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Commentaire de david samadhi

sur Les paradis (fiscaux) perdus


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nounoue david samadhi 15 octobre 2008 16:03

je suis entierement d’accord, il faudrait posser un ultimatum, @ la suisse d’abord pour la fin du secret bancaire et aprés pour la fin des paradis ifscaux et la saisie par l’armée de clearstream et les lessiveuses ...
et aprés y’a aussi la justice qui a rien fait, les banquiers qui sont les instigateurs puis ensuite les speculateurs et leurs pompes à fric internationnals et aprés tous les liberaux bref sa va remplir les prisons :)))

Le temps est venu : Sortons de l’économie casino !
	
	article publié le 15/10/2008
	auteur-e(s) : Attac Allemagne, Attac Autriche, Attac Espagne, Attac Finland, Attac Flandres, Attac France, Attac Hongrie, Attac Italie, Attac Maroc, Attac Norvège, Attac Pays-Bas, Attac Pologne, Attac Suede, Attac Suisse, Attac Togo
	 	
Déclaration commune des Attac d’Europe sur la crise financière et les alternatives démocratiques.
	 	 	 	 	
 “Désarmons les marchés !”

À la fondation d’Attac, en 1998, ce slogan se détachait sur fond de krach financier en Extrême-Orient. Depuis, nous avons vécu d’autres crises provoquées par les marchés financiers : en Russie, au Brésil, en Turquie, en Argentine, l’éclatement de la bulle de la « nouvelle économie » en 2001.

Actuellement, le monde riche est au milieu de la crise la plus grave depuis la Grande Dépression de 1929. Le krach de Wall Street, en septembre 2008, marque la fin d’une époque : le système du capitalisme financier, un système mû par la recherche du profit maximum, s’est écroulé. Il s’est détruit par ses propres contradictions. Les ondes de choc viennent d’atteindre l’économie réelle. Les États-Unis sont entrés en récession, suivis par l’Union européenne. En fin de compte, c’est l’économie mondiale qui en subira les conséquences.

La contraction de l’activité économique va entraîner davantage de chômage et d’inégalité. De nouvelles pressions vont être exercées sur les salariés pour qu’ils acceptent davantage de “flexibilité sur le marché du travail”, une diminution des salaires et de la protection sociale. La diminution de la demande globale provenant des pays riches aura des répercussions sur les économies vulnérables des pays en développement et augmentera la pauvreté. Les Objectifs du Millénaire, comme les objectifs d’un développement planétaire qui soit durable et respectueux de conditions sociales et de protection de l’environnement, deviennent tout à fait impossibles à atteindre.

Crise financière et récession coïncident avec de brutales variations du prix du pétrole et de la nourriture, qui ont débouché sur une grave crise sociale et des émeutes de la faim dans plusieurs pays du Sud. Les variations des prix des matières premières et de la nourriture ont des causes multiples. Mais à nouveau, comme pour les différentes crises financières, la spéculation par des fonds de placement et autres investisseurs institutionnels a largement contribué à l’instabilité des prix.

Le déclencheur de la crise fut les prêts hypothécaires excessifs consentis à des ménages en situation précaire aux États-Unis et la procédure de titrisation qui a permis de vendre ces créances douteuses à des institutions financières et à des ménages, tant aux États-Unis qu’ailleurs dans le monde. La vague de ruptures de paiement a eu des conséquences dramatiques pour les institutions financières (banques d’affaires et d’investissement, hedge funds, et maintenant les grandes banques traditionnelles). Maintenant c’est même le secteur non financier qui est affecté. La perspective économique, sociale et environnementale pour 2009 est sombre pour la plus grande partie de la planète.

Nous aurions dû nous y attendre. Le krach confirme malheureusement les prévisions d’économistes hétérodoxes comme le prix Nobel Joseph Stiglitz, Attac, les mouvements sociaux et d’autres voix critiques. Même les superviseurs savaient que le système était au bord du gouffre, mais il n’y avait pas de volonté d’agir à cause de la croyance dominante dans les capacités autorégulatrices du marché.

Aujourd’hui, sous la pression de la crise, même la communauté financière réclame des réformes. Mais les réformes proposées ne vont pas assez loin, puisqu’elles ne s’en prennent pas aux problèmes systémiques qui expliquent la crise. Elles concernent surtout le secteur financier et visent la stabilité. Ce n’est pas suffisant. Le capitalisme financier a également des conséquences désastreuses sur la distribution de la richesse et la démocratie. Si les banquiers réclament une intervention de l’État, ce qu’ils veulent c’est socialiser les pertes et garder les bénéfices dans des poches résolument privées. L’opération de sauvetage menée par le gouvernement des États-Unis pour 700 milliards de dollars (la plus importante qui ait jamais eu lieu), les interventions au Royaume-Uni, en Allemagne et dans d’autres pays européens relèvent de cette logique. Quand la communauté financière parle de réforme, il s’agit au mieux d’une (re)réglementation ponctuelle et de gestion de crise à court terme, histoire de sauver le néolibéralisme et de retrouver les bonnes vieilles habitudes une fois le danger passé.

Ce qu’il nous faut, dans l’intérêt de la grande majorité de la population, ce sont de véritables changements vers un autre paradigme, où la finance doit être un instrument au service de la justice sociale, de la stabilité économique et du développement durable. Nous ne devons pas accepter un retour au statu quo dans les années qui viennent.
La crise n’est pas le résultat d’un malheureux concours de circonstances, pas plus qu’elle ne peut se réduire à quelque défaillance d’un système de contrôle, des agences de notation ou à des erreurs d’acteurs individuels. Ses racines sont systémiques et c’est donc la structure et les mécanismes du système lui-même qui sont en cause.

Les marchés financiers représentent le centre et le moteur de la mondialisation néolibérale. La domination du secteur financier sur l’économie réelle remonte à l’introduction de taux de change flottants entre les principales devises en 1973, en même temps qu’était aboli tout contrôle sur les mouvements de capitaux et qu’étaient libéralisés et dérégulés les marchés financiers, y compris des firmes d’audit soi-disant indépendantes mais en fait directement soumises à la pression du secteur financier. Depuis, les institutions financières et les mécanismes qu’elles mettent en place ont connu une expansion rapide ; la masse des actifs financiers, les dettes et la recherche de bénéfices se développent de concert. Il est important de garder à l’esprit la brutale accélération de ce processus après 2001, quand l’économie américaine se remettait de la crise des nouvelles technologies, en particulier l’augmentation spectaculaire de la dette intérieure des États-Unis (notamment l’endettement des ménages) et de son déficit extérieur, financé par le reste du monde.

Ces tendances combinées ont mené au développement d’un nouveau modèle économique, une nouvelle forme de capitalisme, que certains appellent mondialisation, d’autres capitalisme financier et d’autres encore capitalisme actionnarial. Peu importe le nom, un fait est clair : alors qu’auparavant les marchés financiers avaient un rôle subordonné à l’économie réelle, ce rapport a été inversé. La priorité donnée aux « intérêts financiers » sur l’économie « réelle » fait que toutes les activités économiques servent à créer des bénéfices sur les marchés financiers et que des instruments financiers sont inventés pour faire des bénéfices uniquement sur les marchés financiers, sans se préoccuper de préserver une production et une agriculture durables ni d’ailleurs de l’épargne des clients « normaux ». La logique et la dynamique de maximisation des profits immédiats pénètrent tous les pores de la vie économique et sociale. La mobilité parfaite du capital financier, résultat des politiques néolibérales, joue un rôle crucial dans l’économie mondiale actuelle. Elle crée une concurrence planétaire non seulement entre entreprises multinationales, mais entre États, entre leurs systèmes sociaux et fiscaux, entre les travailleurs de différentes parties du monde. En créant un rapport de pouvoir favorable au patronat et défavorable aux travailleurs, cette domination du capital a mené à des inégalités croissantes, à une diminution des normes sociales et environnementales ainsi que des conditions de travail, et à la privatisation des biens fondamentaux et des services publics.

Bref, la « liberté » des acteurs financiers s’est étendue au détriment de la vaste majorité des gens et a développé des activités économiques qui détériorent l’environnement ; l’échec de ce modèle n’a jamais été aussi évident qu’aujourd’hui, comme l’attestent la crise alimentaire, la crise énergétique et les changements climatiques. Ce modèle, soutenu par les gouvernements partout dans le monde, est complètement discrédité. Il faut donc en tirer les conséquences afin que les décideurs politiques et économiques inversent complètement ce système financier inéquitable et incompatible avec un développement durable, afin de mettre l’économie au service de l’équité, du développement durable et des besoins de la population.

Une occasion historique s’est créée. Il dépendra de la pression de l’opinion publique de la transformer en une politique radicalement différente.


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