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Commentaire de Brieuc Le Fèvre

sur Lundi à quinze milliards, mardi dans le brouillard


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Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 21 octobre 2008 16:10

Apparemment (et bien que "le risque de faillite n’existe pas"), 10,5 Geuros suffiront pour l’instant aux potes à not’ président (à l’évocation de ce grand personnage, je place ma main droite sur mon coeur, lève un tant soit peu mon auguste de ma chaise, et opine du chef).

Mais si le risque de faillite n’existe pas, cela veut dire que le système bancaire est capable de s’en sortir seul (c’est le sens exact de "le risque de faillite n’existe pas", non ?), pourquoi alors recapitaliser les banques ? "On" nous prend encore pour des "jambons", ou quoi ? Les citoyens ont-ils perdu à ce point tout sens critique, que des incohérences de telle ampleur puisse passer, ou bien devons-nous nous attendre à une prochaine révolution ? Déjà les profs sont dans la rue, bientôt les gardiens de prisons.

La poste ferme des bureaux dans les petites communes, les retraites s’érodent, l’éducation nationale part en quenouille, la justice est dans les choux. Et le gouvernement, dont "les caisses sont vides" distribue tranquillement aux banques des cadeaux réels de milliards d’euros. Milliards bien sûr empruntés aux banques.

Suivez bien le circuit : l’Etat emprunte 40 milliards sur les marchés financiers (donc auprès des bancassureurs en priorité). Puis "recapitalise" les mêmes bancassureurs avec 10,5 de ces milliards. Donc, les bancassureurs ont maintenant la possibilité de négocier 40 milliards de dette de l’Etat (titrisation de cette dette), et disposent en bonus de 10,5 milliards du cash qu’ils ont eux-mêmes créé ! Total : +50,5 milliards de liquidité, qui, avec un ratio prudentiel de "seulement" 10 %, se transforment rapidement en 500 et quelques milliards de crédits, générateurs de mirifiques intérêts à terme (sans compter les intérêts que nous, citoyens de l’Etat français, devrons payer éternellement sur les 40 milliards de dette contractés par notre gouvernement aux caisses vides).

Je ne voudrais pas avoir l’air de critiquer, mais il me semble quand même que ce sont un peu toujours les mêmes qui gagnent, et les autres qui trinquent, non ? Pile, ils gagnent, face, nous perdons.

Voilà comment on ne résout pas une crise, puisqu’elle est traitée au niveau de conscience qui l’a générée.

Bienvenue dans la Présipauté de Groland, à moins que ce ne soit le royaume d’Ubu ?

Ecoeurant.

P.S : 10,5 milliards, divisés par 60 millions de français, ça fait tout de même 175 euros par tête de pipe. Et si nous allions les réclamer à nos banques ? Après tout, ce pognon est censé, en quelque sorte, permettre d’augmenter le pouvoir d’achat, à terme, non ? Perso, même 175 euros, je saurais quoi faire avec !


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