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Commentaire de Absurde

sur Le complexe du larbin


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Absurde Absurde 17 novembre 2008 18:00

Mais je ne méprise personne "glopglop", je constate, c’est tout. Mépriser c’est encore participer, en ce sens qu’on y pige quelque chose. Or je n’y pige plus rien, vois-tu ? Je ne peux pas comprendre qu’on en soit là, nous, avec l’héritage culturel qui est le nôtre, la réputation qui est encore la nôtre, le sang gaulois qui traîne dans nos veines. Dire qu’en Angleterre on croit encore qu’ici, les lois s’écrivent dans la rue ! Dire que nous étions un pays de boucs retors affamés de bonne chère, goûtant le bon vin et les plaisirs de la gaudriole. Nous étions des hérétiques, et nous voilà devenus des lavettes. Nous critiquions les japonais, il n’y a pas si longtemps, pour leur obsession du travail et leur obséquiosité envers leurs patrons. Nous critiquions les américains pour les gamineries que nous leur prêtions, leurs bagnoles farcies de chromes, leurs gadgets idiots, leur vénalité galopante, leur religiosité béate, leur délire productiviste et leur discipline d’agneaux ! Et nous nous moquions des chinois, tous pareils, faits pour l’usine et aptes comme personne à fermer leur gueule. Nous étions plus forts qu’eux, à ça pas de doute. Nous étions des gaulois, fiers de toujours la ramener et connus (enviés ?) pour notre indiscipline. On en a même fait tout un folklore dans le cinéma extra-muros : le franchouille sans-gêne, qui se foutait ouvertement du flic, qui méprisait l’uniforme, l’autorité en général. Tout le contraire d’un peuple d’esclaves.

Et nous sommes devenus quoi ? 

Tu me parles de la gauche. Laquelle ? Celle que le peuple a prise en pleine poire vingt-deux ans durant ? Et dont Sarko est le digne héritier ? Tu me parles d’idéaux de gauche. Lesquels ? Ceux qui se bassinent à longueur de palabre dans l’entre-soi des congrès et des assemblées générales, sans que ça change quoi que ce soit au malaise dont le Monolecte nous décrit l’un des symptômes... pendant que les syndicats vendus signent les yeux fermés tout ce que les mafieux du Medef les prient gentiment de signer moyennant de petits avantages qui ne se cachent même plus ? 

Quelle foi veux-tu encore entretenir en ce peuple qui descendrait sans la rue si on lui interdisait, par mesure d’économie, de sortir sa bagnole le dimanche, mais qui ferme sa gueule lorsqu’on l’informe que des gens crèvent à la rue, que des étrangers se défenestrent pour échapper aux flics, qu’un type est payé grassement à tenir un ministère de l’identité nationale, chez nous ? Mais mon pauvre, demain tu vas voir qu’ils vont nous ressortir les camps pour y coller des excités comme ton serviteur et quelques-uns ici, entre autres étrangers, handicapés, inemployables, gitans et soi-disant gauchistes, et le peuple il dira amen en cochant sa grille habdomadaire, comme il a déjà dit amen à trop d’infâmies commises depuis un an et demi. 

Ni la foi ni les foies, mec. Les boules, ouais. 


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