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Commentaire de Eloi

sur Capitaliste... anticapitaliste ?


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Eloi Eloi 25 novembre 2008 20:11

Le détruire ? Surtout pas, maheureux !. L’état tirera sa révérence quand plus un seul citoyen ne croira en lui. Ce n’est pas arrivé, si tant est que c’est possible.

Vous savez, Moonz, je suis entièrement d’accord avec vous ! Je souhaite un monde sans le moindre état, avec des lois votées par des citoyens mais appliquées sans le besoin de forces de polices. Je souhaite aussi que nous n’ayons plus rien d’autre à faire que disserter comme nous le faisons, voire chantions et peignons. Honnêtement. Mais cela n’arrivera que le jour où tous les citoyens auront une force égale de fabriquer des planètes quand ca leur chantera, sans la moindre effort autre que la création artistique. Que tout le monde soit cultivé, et conscient de ses responsabilités en tant que citoyen.

En attendant, il va falloir nous libérer de la survie. Des nécessités de la survie.

En attendant, bon gré, mal gré...


* suppression de l’impôt progressif, qui limite fortement l’accumulation de capital

Le capital grossit d’autant plus qu’il est gros et ainsi de suite. Le capital est d’autant plus protégé qu’il est gros. Le capital est également du pouvoir politique. Que vous n’y voyiez pas comme conséquence l’explosion du système social et l’avènement d’un système féodal me trouble, et cela malgré toutes vos explications.

Je serais d’accord pour supprimer l’impôt progressif le jour où l’on décidera que le capital ne doit pas s’auto-alimenter.

* baisser drastiquement à la fois les taxes et les aides pour les entreprises. Supprimer toutes les lois privilégiant l’emprunt au capital propre pour le financement d’une entreprise, afin de les rendre plus solides ; en gros, ne pas taxer les actionnaires.

Je suis d’accord avec vous. Et je voterai comme vous le jour où les actionnaires seront employés de l’entreprise et y auront une part = un pouvoir égal.

* supprimer le monopole de la sécurité sociale, de l’assurance chomage et de la retraite (pas forcément les supprimer, non plus)

Ce monopole est moins coûteux que sa version libéralisée. Même avec les "abus". Cf le système américain.

* principe général : dans la mesure du possible, préférer la société civile (associations, églises) pour s’occuper des démunis

Je serais d’accord avec vous le jour où il sera prouvé qu’être démuni, ce n’est qu’une cause personnelle et non d’un système mal foutu.

* simplifier largement la loi ; "nul ne devrait ignorer la loi" devrait être un objectif réalisable en quelques semaines au grand maximum par un citoyen normal, pas une déclaration de principe utopique

D’accord avec vous.
Après tout la loi la plus basique c’est malgré tout : "ne fait pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse".
Malheureusement, la loi est un modèle de la réalité. Et tant qu’il y aura des cas particuliers, le modèle sera compliqué. Ce qui pose des questions embarrassantes

* supprimer purement et simplement toutes les lois qui ne respectent pas la Règle de la Loi (si on sait à qui elle profite, elle est mauvaise ; une bonne loi doit être suffisamment générique pour qu’on ne puisse pas dire qui elle va favoriser)

Question de modélisation. Question de point de vue de la législation. Ca n’a absolument rien d’évident. ce que vous voulez c’est la Théorie de Tout.

Pour le système bancaire, je ne sais pas trop. Revenir à l’étalon or n’est pas faisable, et revenir brusquement à un système bancaire libéral me parait osé. Privatiser le tout me semble une bonne solution à court terme, mais ce sera ensuite encore plus dur de s’en sortir.

Je vous propose que la création de monnaie soit gratuite et se fasse constitutionnellement en fonction exacte de la croissance. Les banques prêteront ce qu’on leur prête. C’est légitime. Et alors pas de problème à ce qu’elles soient libérales.

Au niveau non économique, en finir avec l’État paternaliste qui considère comme un devoir de nous dire de manger 5 fruits et légumes par jour, de revenir à une plus stricte séparation des pouvoirs (je pense à l’affaire récente du mariage pas annulé), la reconnaissance illimitée du droit d’expression (y compris, par exemple, le négationnisme), la suppression des institutions inquisitrices comme la récente HALDE.

Je suis d’accord avec vous. C’est une dérive démocratique. Ce ne sont que des manoeuvres de diversion qui ne fonctionnent qu’avec un peuple inculte. Et qui le rendent encore plus inculte. d’où leur propre auto-justification. C’est moche.

La cerise sur le gateau serait une modification de la constitution pour reconnaitre que l’État n’est pas absolu, n’est pas au-dessus de la société, et lui donner des limites claires — mais là, c’est pas pour demain.

Boah ! Vous mettriez-vous aussi à la lapalissade ? smiley Tout le monde est d’accord avec vous. Le jour où l’Etat me demandera d’attaquer les allemands parce que ce sont des méchants, je pense que sa voix résonnera peu dans mon esprit. Et je pense qu’il n’y a pas trop de débat.

Oui. Nos intérêts communs nous lient, ce ne sont pas les policiers. La société, ce n’est pas l’État ; c’est la société qui institue l’État, pas l’inverse, et ce, dans toutes les théories philosophiques (contrat social, jusnaturalisme, utilitarisme,...)


Hey, mais je suis d’accord avec vous. Maintenant, le problème, c’est que personne n’est assez sage (moi compris) pour appliquer à tout moment de moi-même et de manière scrupuleuse la loi. Je vous admirerai en toute sincérité si vous m’affirmez honnêtement que vous ne violez jamais la loi et que vous-même n’avez pas besoin de la police.

Je nie que l’état puisse donner une valeur d’échange (c’est à dire, un prix) à des choses qui n’en ont pas — à moins d’utiliser la coercition.

Niez-vous que le marché ne puisse converger (désolé) sur un prix, parfois, et qu’en ce cas il doit être mesuré scientifiquement, et qu’en ce cas, c’est à l’Etat de le faire ? M’affirmeriez-vous que quelle que soit la situation, le marché fixe toujours un prix jamais aberrant ?

Pas nécessairement, mais je nie qu’un monopole amène nécessairement à des prix de monopole.

D’accord avec vous. Lançons maintenant les dés !

L’homme contourne les lois, parce que les lois sont imprécises, faites au jour le jour pour des circonstances particulières ; les hommes abusent du pouvoir absolu de l’État précisément parce que celui est absolu ; les homme volent les hommes parce qu’il a été érigé en principe que le vol, tant qu’il est institué par l’état, est bon et moral.

Rooooh ! c’est juste un problème de perspective : l’état vole les riches parce que les riches volent leurs subordonnés. La poule ou l’oeuf ?

Vous n’obtiendrez jamais de révolution culturelle simplement en proclamant vos principes. Ce ne sera qu’un massacre.

Non. Le monde parfait du communisme demande l’abandon de l’égoïsme. Le libéralisme s’accomode très bien de l’égoïsme.

Le communisme vous impose d’être bon joueur. Le libéralisme n’existera jamais du fait que les hommes soient mauvais joueurs.

(et je ne suis en rien communiste 0_0)

Rassurez-vous, j’ai aussi des discussions avec des communistes. Et je vous le confirme, ce sont des "adversaires" bien plus redoutables que les socialistes. Les socialistes veulent un mi-chemin, un monstruosité théorique, et une horreur pratique (cf le système bancaire actuel, un mi-chemin entre le libéralisme et l’étatisme ; je ne nie pas qu’un étatisme total serait moins malheureux que ce mi-chemin dans ce secteur !), il est facile de les mettre en face de leurs contradictions (et leur seul défense est : "la théorie ne vaut rien !"... Mais alors, sur quoi basez vous votre action ?). Un communiste va jusqu’au bout de son principe, la plupart d’entre eux reconnaissent que la liberté est impossible dans un régime communiste, mais disent que le bonheur est préférable à la liberté.

Malheureusement, le monde est dans ce mi-chemin. Il est toujours plus facile de se moquer des expérimentateurs que des théoriciens. Cela ne veut pas dire que ce soit légitime.

Non, nous faisons la chose la plus importante qui soit : décider sur quels principes baser notre action. Refuser la raison, fustiger la théorie, c’est comme se crever les yeux avant de commencer un puzzle. Chercher des solutions dans la panique et la précipitation, utliser le pouvoir législatif comme une arme à usage unique, voire comme un pansement au jour le jour, c’est pire que de ne rien faire ; c’est l’assurance de finir sur un système incohérent et contre-productif : notre système actuel.

Vous savez ce qu’est la vie : la débrouille. Le monde de l’absolu, c’est la tragédie cornélienne. C’est beau, certes, très beau.

Mais vous ne pouvez pas en vouloir à 99.999% de ne pas vouloir vivre une tragédie.

L’absolu c’est la tragédie. La crise. La dictature communiste. le Jihad.

Désolé de m’opposer à vous. je préfère le bonheur incertain, la démerde, à la tragédie.


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