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Commentaire de Naja

sur Rachida Dati, du rêve à la réalité


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Naja Naja 29 novembre 2008 19:11

Bonsoir,

@ Virgule,

Gilles a dit  :
"En prison plus jeune, plus vite, plus longtemps. À ajouter aux peines planchers pour mineurs et la suppression de l’excuse de minorité. Ceci est censé représenter la lutte contre la délinquance des mineurs ; quant aux causes de cette délinquance..... on s’en fout "

Je suis d’accord avec cette remarque  : durcir la répression permet d’ignorer le fond du problème en toute bonne conscience.

Vous répondez par l’émotionnel en parlant des victimes de délinquants ou criminels mineurs
, avec cette exquise formulation accusatrice dans votre réquisitoire "ce n’est pas vous qui..."
Il me semble que Gilles n’a pas dit qu’il fallait s’abstenir de juger et condamner les mineurs (responsables pénalement) commettant des actes criminels ou délictueux, ni que les crimes n’étaient rien pour les victimes si commis par des mineurs.
En ce qui me concerne, je fais la différence entre une justice nécessaire et une répression toujours plus ferme et toujours plus aveugle.
Or c’est bien le virage amorcé sans complexe par les politiques ces derniers temps : tapons toujours plus fort sur les délinquants mineurs, ça donnera le sentiment que l’on s’occupe de leurs victimes et qu’on lutte contre la délinquance, en évitant soigneusement de se demander ce qui peut la favoriser dans notre société. En substance le discours donne "nous ne tolérons pas l’horreur". Ah parce que jusque là, la justice prétendait tolérer le crime ?
Par ailleurs, j’avais cru comprendre qu’une peine n’avait pas pour but de venger les victimes mais servait le bien collectif en rappeler la nécessité du respect des lois et en amenant le criminel à s’amender afin qu’il réintègre ensuite la société sans constituer un danger pour les autres citoyens.

"Pourtant la majorité de ces sinistres, sont le fait de gamins qui ont entre 8 et 15 ans."
Vous pensez qu’il faille incarcérer des enfants de 8 ans ? Moi pas. 
A 8 ans, on est que partiellement responsable de ses actes voire pas du tout. De ce fait, à cet âge là il ne s’agit pas reconnaitre la gravité de ses actes mais de la comprendre. La punition que constitue la prison pour un enfant de cet âge me semble être le moyen le plus inapproprié pour atteindre un tel objectif. C’est aussi inefficace que battre ses enfants pour soit-disant les éduquer. Sur le moment, on a le sentiment de les dresser, mais in fine on leur donne le message que l’injustice et la violence est légitime. Etre emprisonné à 8 ans, c’est une violence qui n’a rien de juste. Heureusement, c’est encore interdit !


Vous invoquez alors le cas des enfants soldats. Je ne vois guère où vous voulez en venir par là, dans le contexte de votre propos.
Cela dit, je trouve tout à fait intéressant que vous abordiez leur situation dans un débat portant sur la repression de la délinquance des mineurs.
Les enfants soldats sont des victimes. Victimes de la violence des adultes qui les plongent dans une guerre à un âge où ils devraient pouvoir bénéficier de repères, de l’amour et de la protection de leurs ainés. Il serait donc particulièrement injuste et absurde de les condamner pour les violences dans lesquels ils ont été entraînés par la folie des adultes.
Tout proportion gardée, votre comparaison a le mérite de soulever ainsi la question de savoir dans quelle mesure ce n’est pas notre société dans son ensemble qui est à l’origine de la violence des plus jeunes, comme c’est le cas dans un contexte de guerre civile.

Cordialement,
Naja




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