• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de krokodilo

sur Les gènes, la violence et les religions expliqués aux enfants


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

krokodilo (---.---.211.220) 18 octobre 2006 23:57

Candide 2 Excellent article, bien écrit, mais à vrai dire bien peu candide ! Evidemment, étant athée je suis prédisposé à apprécier votre article (génétiquement prédisposé ?)

Seule la chute ne m’agréé pas : « l’animal immonde qui nous habite pour toujours ». Il n’y a pas sur Terre plus immonde que nous ! Les forces primitives dont vous parlez, nécessaires à notre survie, sont maintenant très mal régulées, en tout cas plus mal que chez les animaux, qui ne tuent que pour se nourrir, et très rarement pour les rivalités sexuelles (surtout des blessés), et certainement plus mal que dans les civilisations primitives.

J’appelle de mes voeux une philosophie humaniste qui remplacerait avantageusement ce fatras de religions, et surtout leur cortège de représentants autoproclamés et de bureaucrates du Divin...

Ceci dit, nombre de médecins comme vous, ou de scientifiques (fondamentaux je veux dire) croient malgré tout qu’il y a quelque chose d’autre que le matérialisme biologique, même si ce quelque chose de Divin doit être placé aussi loin que l’étincelle du grand-bang (big-bang.) Il me semble aussi que chaque religion, à ses meilleures époques et sous la plume de ses plus sages guides, a conseillé de chercher d’abord un développement personnel, une quête du soi, aussi bien dans le recueillement que dans l’ouverture et le chemin vers les autres. Par exemple le confucianisme de la Chine ancienne(peut-être pas aujourd’hui au Tibet...), le judaïsme qui insiste sur le travail sur soi, le christianisme parfois, l’islam, dont certains rappellent que le djihad peut aussi être compris comme une guerre « contre » soi.

Bon article donc, mais le sujet est si riche que vous pouvez déjà prévoir de nombreuses suites ou variations :
- La violence animale, quasi exclusivement alimentaire, et rarement dans sa propre espèce.... Remarquons que deux des mammifères les plus intelligents de la planète (sujet encore débattu) les dauphins et les baleines, sont allègrement massacrés par l’Homme, japonais, norvégiens et islandais je crois. L’éléphant, dont les rites funéraires témoignent d’une capacité d’abstraction, ne se tuent pas entre eux je crois, et sont herbivores.
- Les civilisations primitives, qui sont une mine d’informations sur cette aggressivité innée, (ou violence selon les définitions diverses) A noter que leur mode de vie faisait proportionnellement peu de victimes chez les tribus rivales, que les pathologies mentales acquises y sont beaucoup plus rares (névroses,troubles obsessionnels divers, pédophilie, inceste, tueurs en série) Par contre la schyzophrénie a été prouvée comme génétique par une grande enquête de l’OMS je crois. Je ne sais qui disaient que leurs rituels obligeaient les futurs guerrires à montrer leur aggressivité au combat : plus souvent c’était leur maîtrise de soi et leur résistance à la douleur qui était testée, ainsi que leur habileté physique. Des rituels d’autant plus durs que leur civilisation était violente.
- Il y a aussi le cas des îles socéaniques, dont la gaieté et le bonheur de vivre (pour la plupart) ont tellement surpris les premiers marins occidentaux, surtout les puritains de l’Angleterre élizabethaine... Possible que l’isolement et la nourriture abondante les ait poussés vers une mode de vie plus harmonieux, pleins de rituels sociaux.
- l’importance justement des rituels sociaux (voir un des bouquins de Cyrulnik)
- le sport en tant que défoulement de notre aggressivité ! Je suis étonné qu’aucun des commentaires n’y ait fait allusion... Nous savons pourtant tous combien il est important de coller un ado turbulent ou perturbé au judo, au foot, voire au kick-boxing !

Et surtout, votre article débouche finalment sur la question clé : que faire dans notre société pour juguler cette aggresivité ? Il y a récemment eu une polémique sur le projet de dépistage plus strict des enfants caractériels, ou à risque, ou potentiellement à risque, ou peut-être futurs délinquants, etc. Il faudrait presque des certificats de bon développement mental à divers âges, mais qui serait assez sage et perspicace pour en juger ?

Comme j’ai dit sur un autre fil, il existe déjà le RASED (réseau d’aide et de soutien aux enfants en difficulté) qui fait du bon boulot à la maternelle et au primaire, preuve que les enseignants bossent malgré les critiques !

Bref, notre violence est sans limites, et même en augmentation puisque le 20e siècle a été un bon cru (cf les génocides divers, et assez variés dans leur style), et donc votre sujet aussi. Bon courage pour une suite très attendue.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès