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Commentaire de Marc Bruxman

sur La France n'aime pas les « graisseux »


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Marc Bruxman 18 décembre 2008 21:34

Bonjour,

Il y a plusieurs points incorrects dans votre article qu’il convient de relever :

  • D’une part les 360 milliards des banques et les 26 milliards du plan de relance ne sont pas comparables. Les 360 milliards sont des "garanties". Logiquement on n’y touchera pas ! C’est comme une caution si vous voulez. 
  • Deuxio le plan d’urgence des banques était la pour une véritable urgence. La grande peur c’était que le système financier s’arréte net. Cela aurait alors immédiatement TOUT arrété (industrie et services) et crée une calamité de l’ampleur d’une très grosse catastrophe naturelle. Imaginez par exemple que vous ne puissiez plus accepter de chèques parce que vous n’avez plus confiance en les banques ! Vos clients ne pouvant pas vous payer en liquide, votre activité est arrétée.
Par ailleurs, il faut se poser la question de savoir si l’avenir est dans l’industrie. Je ne le crois pas pour plusieurs raisons :
  • Les capacités de productions sont devenues très importantes et quelque part, on ne manque plus de rien. Que ce soit les écrans plats, les téléphones ou les bagnoles, toute nouvelle invention arrive à saturer le marché en quelques années. La conséquence de cette surproduction c’est que les marges de l’activité industrielle sont extrémement réduites. Souvent elles ne dépassent pas 3%. 
  • La valeur ajoutée n’est plus dans le matériel mais bien souvent dans les a-coté. Prenez par exemple le cas de l’iphone poiur prendre un beau succès commercial. Sur le strict plan physique (l’appreil en lui même), vous pouvez produire le même sans problème et pour une somme relativement faible. La plupart des fabriquants Taiwannais peuvent vous envoyer un clone physiquement identique et pour un prix très faible. Pour autant, Apple continue de vendre. Pourquoi ? Parce que la valeur de l’iPhone n’est pas dans l’objet en lui même mais dans le logiciel intégré au téléphone (le "firmware"). Et pour le coup, pour écrire un "firmware" qui offre une interface équivalente à celui de l’iphone vous avez du travail. 
  • De plus en plus de biens deviennent immatériels, je pense à la musique (plus de support type CD), à la presse (bientot transmis électroniquement et sans papier), etc, etc, ... A l’opposé, les biens qui restent à produire sont de plus en plus standardisée et leur seule différenciation est le logiciel intégré (le fameux firmware). 
Certains ici s’aiment à dire que l’on devrait pouvoir vivre en fabriquant des casserolles. C’est leur rêve en quelque sorte. Mais la réalité c’est que ce n’est plus possible car avec une seule usine et peu d’ouvriers, on produit suffisamment de casserolles pour inonder un pays. Il n’y a pas vraiment d’autres choix que d’évoluer vers les biens et services qui sont en demande et apportent effectivement une vrai différentiation au niveau du client. 

Certains disent que la fin de l’industrie c’est la fin de l’ingénierie, je ne répondrai pas forcément, mais l’ingénierie change. On a de plus en plus recours à la simulation dans la mécanique (avec visiblement de bons résultats). Dans l’électronique, on ne conçoit plus les circuits électriques tels qu’els mais on utilise un langage de haut niveau (le VHDL) qui permet de décrire ce que l’on veut au niveau fonctionnel puis va servir à synthétiser le circuit. Je ne parles même pas de ces "imprimantes 3D" qui permettent de créer des pièces à partir de rien. 

Il faut enfin rappeler que même si plus personne ou presque n’est agriculteur, on continue de manger à notre faim et que l’on a jamais autant produit de biens agricoles. L’industrie va suivre le même chemin ou l’on produira toujours énormément de choses mais avec très peu d’actifs, ces derniers étant affectés dans des industries très haut de gamme. Ce n’est pas grave en soit. Les emplois dans les services ne manquent pas, et il faut juste adapter la formation des jeunes pour que l’on conserve notre productivité. On manque par exemple d’administrateurs systèmes et de techniciens réseau suffisamment qualifiés (je ne parle pas d’un mec pour sertir des cables réseau mais bel et bien d’un tech qui sait configurer potablement des routeurs et des switchs), on manque de programmeurs correctement formés, d’infographistes, de spécialistes du référencement. 

Que l’on produise plutot des salariés formés aux métiers de demain plutot que de s’appitoyer sur des métiers qui sont de toute façon voués à disparaitre. 

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