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Commentaire de Paradisial

sur La Commission canadienne des droits de la personne absout l'imam Al-Hayiti accusé de propos injurieux


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Paradisial Paradisial 21 décembre 2008 23:20

Complément de réponse à mon post initial qui avait été sensuré :

Je ne suis pas du genre à qualifier mes interlocuteurs de quelconque adjectif ayant trait à leurs croyances religieuse, ni n’ai tendance à considérer quiconque de dhimmi, dans l’entendement que vous donnez à ce terme.

Contrairement à vos sempiternels délires, le terme dhimmi est loin d’être péjoratif.

Quelle est donc son étymologie ?!!

(je ne sais si les calligraphies arabes sortiront dans un rendu respectant l’écriture arabe !!!)

Le terme « Dhimmi » « ذِمِّي » est dérivé de la racine « Dhimma » « ذِمَّة  », qui elle signifie conscience.

Dans l’Islam et chez les musulmans, le terme « Dhimma » est souvent associé à la notion de Livre pour désigner les Juifs et les Chrétiens, sous l’apologique appellation « Gens de la Conscience et du Livre », dite en arabe : « Ahlou Dhimma wa l’Kitab » [Ahl= Gens / Dhimma= Conscience / Kitab= Livre].

Les termes Conscience et Livre font ensemble référence à l’héritage spirituel qui a été livré en consignation aux juifs et aux chrétiens par l’ensemble des Prophètes qui précédèrent le Prophète Mohammad, auxquels d’ailleurs tous les musulmans croient.

Le terme « Dhimmi » est une contraction du qualificatif « Ahlou Dhimma wa l’Kitab » « Gens de la Conscience et du Livre », il ne peut être qu’énormément élogieux.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est bien ce titre qui avait permis jusqu’au vingtième siècle aux juifs et aux chrétiens vivant dans le Califa Musulman de garder, de préserver, et de perpétuer 14 siècles durant, leur intégrité religieuse, spirituelle, cultuelle, culturelle, sociétale, et tout ce qui va avec, tout en étant des citoyens faisant partie intégrante des sociétés musulmanes dans lesquelles ils vivaient. Si des individus parmi eux choisirent de vivre dans des formations de style communautaire, pour préserver davantage ladite intégrité, d’autres, comme dans l’Andalousie et dans certaines villes impériales du Maroc et d’ailleurs, cohabitèrent en parfaite cohésion avec leurs voisins musulmans. Quel que soit le style communautaire qu’ils adoptèrent, nombre parmi eux furent des hommes de science, de médecine, de littérature, de philosophie etc... de grande renommée. Il y eut parmi eux aussi des vizirs (ministres), et des secrétaires (conseillers et confidents qui taisent les secrets) officiant sous les services de la plupart des gouverneurs et monarques musulmans.

Les Dhimmis versaient ladite capitation, évoquée dans le verset que nous avons jusqu’ici étudié, non pas en dédommagement du fait qu’ils adhèrent à une religion autre que l’islam, et non plus pour être protégés, comme si en cas de défaillance de paiement on allait lancer sur eux des hordes de sauvageons qui les décimeront !!!
Non, ils s’acquittaient de cet Impôt de la Conscience car ils devaient - à l’image de leurs concitoyens musulmans - contribuer dans l’Effort de la Nation ; des musulmans qui de leur côté versaient un impôt coranique. Un effort de la Nation auquel, aujourd’hui, nous, à notre tour, nous contribuons par différentes sortes d’impôts et de taxes directes et indirectes, globales, régionales, ou locales. Aujourd’hui nous sommes dépendants du Ministère des Finances, qui gère le Trésor Public. Eux, hier, musulmans, juifs et chrétiens, dépendaient d’une Haute Administration, partiellement décentralisée, supervisée localement par un Directeur, appelé littéralement le Loyal Conservateur (qui assurait la gestion) de la Maison du Trésor.

Les chroniques concernant la vie et le règne du Troisième Calife de l’islam, Omar Ibn Al’Khattab, nous rappellent une fameuse histoire qui se déroula à l’époque ou le premier Etat musulman était assez jeune.

Se baladant un jour dans les rues de Médine, le Calife Omar Ibn al’Khattab croisa un vieil homme qui faisait la manche dans le souk. Le Calife Omar reconnu ledit mendient. Il s’était souvenu effectivement de sa personne comme ayant été l’un des commerçants juifs de la ville. Ledit vieillard eut certainement perdu son commerce à l’issue de mauvaises affaires en perdant de sa jeunesse, et n’avait pas probablement une famille qui eut pu l’entretenir.

La réaction du Calife fut d’une noblesse extrême. Il ordonna à ce que l’on charge le Trésor Public de verser audit personnage une rente viagère, motivant sa décision à travers une éloquente formule : « jadis il payait, aujourd’hui, c’est à la Maison du Trésor de lui rendre de son argent » (celui de l’Etat) ; en d’autre termes : il contribua à l’effort de la Nation, aujourd’hui c’est à la Nation de se montrer solidaire avec sa personne, en lui donnant de l’argent du Trésor Public.

Omar venait là d’inventer la sécurité sociale, destinée tant aux musulmans qu’aux non musulmans.

Signé : Paradisial


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