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Commentaire de Naja

sur Antonio Madeira, Loïc Secher : Même combat contre l'absurde


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Naja Naja 14 janvier 2009 18:47

Bonjour,

Nul doute qu’être accusé puis condamné à tort est un drame terrible. Encore plus injuste est le fait de ne pas être innocenté si il existe des preuves suffisantes d’erreur judiciaire.

Les propos qui suivent ne constituent pas un point de vue sur ces affaires. Ils visent seulement à rectifier une contre vérités d’ordre générale, suggérée par certaines déclarations relative l’affaire Madeira et reprises dans votre article. 

Le viol ne se limite à des pénétrations vaginales entraînant la défloration de la victime si elle était vierge et/ou des lésions traumatiques. Il y a aussi :

- La fellation

- La sodomie

- La pénétration, vaginale ou anale, avec doigts ou objets. Et celle-ci peut ne laisser aucune sorte d’indices.

De sorte que la virginité d’une personne ou son absence de lésions traumatiques ne saurait constituer la preuve qu’elle n’a pas été violée. Dans le premier cas, c’est la preuve qu’elle n’a pas été déflorée. Dans le second, c’est la preuve qu’elle n’a pas subi de viols entraînant des lésions durables.

Par ailleurs, vous dites :
" Pour Loïc Sécher, le refus de remise en liberté a été fondé sur le fait qu’ « il y avait, en l’état, d’autres éléments confortant les accusations d’origine, la lettre de rétractation n’étant pas seule de nature à justifier la suspension de l’exécution de la peine"  ! Or, la condamnation de Loïc Sécher était basée sur les seules déclarations de la jeune fille. Il n’y avait pas eu d’analyse ADN et de confrontation ! "
Je comprends bien le sens de votre propos, toutefois la mention à l’absence d’analyse ADN donne à penser qu’un tel examen est classique et pertinent en cas d’accusation de viol. Or il n’en est rien.

Dans le doute, je crois utile de faire le rappel suivant :
Les analyses ADN servent ici à détecter d’éventuelles traces de sperme et à comparer l’ADN trouvé à celui du ou des suspects. Déjà, comme rappelé plus haut, le viol ne se limite au coït. Mais dans ce cas là, les traces de sperme disparaissent dès que la victime prend une douche.
Ces analyses ne sont donc pertinentes qu’en cas d’allégation de ce type et si elles ont été menées juste après la supposée agression. Dans les faits, celles-ci sont réalisées à la demande d’une victime qui se rendrait à l’hôpital juste après un viol, ce qui n’arrive pour ainsi dire jamais. En cas de flagrance. Ou encore (comme on voit dans les films) sur une victime retrouvée morte.

Désolée pour cette plongée dans le détail cru, mais il faut en passer par là pour rectifier certaines erreurs quant à la pertinence de l’absence de preuves matérielles.

Pour ce qui est de l’innocence ou la culpabilité de M. Madeira et Secher, l’analyse des rétractations des plaignantes et de leur contexte est bien plus riche d’enseignement.

Cordialement,
Naja


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