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Commentaire de l’homme pressé

sur Lincoln et Obama : de la comparaison et de la ringardise de l'histoire en politique


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l'homme pressé l’homme pressé 20 janvier 2009 14:36

@l’auteur
Votre article est une fort intéressante analyse de ces références d’Obama à Lincoln, mais il me semble un peu trop franco-centrique.
Votre étonnement que ’Abraham Lincol, même 144 ans après sa mort, ne soit pas remisé au placard de l’histoire aux États-Unis’ est contradictoire avec votre affirmation que les USA seraient ’une Nation qui n’a pas peur de se lancer dans ces grands sujets de fond’. Pour ma part, je ne trouve guère ce genre d’introspection dans la mentalité américaine...

C’est même tout le contraire : les Etats-Unis n’ont pas d’histoire. Ce pays est né il y a un peu plus de 200 ans, d’un rassemblement hétéroclite d’individus venus de toutes nations et qui ont créé un pays (en éliminant les indiens autochtones, seuls détenteurs de la réelle histoire de ce pays) parti de rien. 
Notez aussi que le propre de ces immigrants est d’avoir quitté leur pays natal (européen, pour l’essentiel), ce qui constitue quelque part une forme de rejet.

Et depuis, intellectuellement parlant, il ne s’est rien passé dans la mentalité américaine ! Les USA sont constamment partagés entre l’envie de se retrancher du reste du monde (tendance isolationniste) et le désir de répandre leur système de gouvernement (tendance impérialiste), si merveilleux qu’ils n’imaginent pas qu’on puisse en souhaiter un autre.

C’est comme si la France recyclait à l’infini les guerres révolutionnaires (puis napoléoniennes), à l’époque où elle prétendait répandre sur toute l’Europe son concept de république.
Je ne vois pas comment un pays pourrait à la fois garder sans cesse les mêmes références historiques et mener des réflexions de fond sur son propre devenir. Ne sentez-vous pas la contradiction ?

La référence constante d’Obama (qui est loin d’être le seul à pratiquer cette sorte de révérence aux pères fondateurs) est au contraire typiquement américaine, caractéristique d’une mentalité collective verrouillée sur elle-même.

L’américain moyen ne fait ordinairement pas mystère de son mépris pour l’histoire et son inutilité. Et il vante volontiers son pragmatisme, ce qui est plutôt antagoniste d’une démarche de réflexion sur des sujets de fond.



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