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Commentaire de Castor

sur Procès Colonna : droits de l'homme en péril ?


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Castor 10 mars 2009 10:57

Article pas mal ficelé mais qui laisse malgré tout un arrière-goût d’ironie (au sens propre).
Le sarcasme initial laisse en effet entendre qu’il convient de lire la suite à l’aune du postulat suivant  :
les medias sont vendus et le Président prêt à enfermer tout contestataire.

Ceci étant dit, ma question est la suivante  :
comment se fait-il que l’on puisse considérer comme un déni de présomption d’innocence le fait que ceux qui étaient en charge du dossier s’expriment (à la demande des journalistes) tandis que l’on trouve normal que la défense (qui joue son rôle contraire) procède par assertions visant à semer le doute chaque fois qu’elle en a l’occasion ?

Rien n’est clair dans ce dossier, c’est une évidence, mais pour autant, ne peut-on se passer des commentaires vaguement conspirationistes (le pouvoir en place ceci, tous pourris, c’est bien connu et autres écrans de fumée) qui, eux non plus, ne font rien pour la manifestation de la vérité.

A qui profite le crime ?
A la défense pour qui le trouble ne saurait que vérifier que les articles, que vous rappeliez si justement en préambule de votre article, auraient été bafoués.


Mais revenons à votre article...

Alors présomption d’innocence ?
Vous indiquez qu’un "ensemble de journaux" a présenté Colonna comme coupable.
Ce qui nous laisse un ensemble d’autres ayant pris le parti inverse.
Il en va malheureusement ainsi dans notre société, ce qui n’a jamais empêché la justice de faire son boulot.
Quel que soit le verdict, nous aurons droit à des insatisfaits qui proclameront doctement que les droits des uns ou des autres auront été bafoués.

La cause est-elle entendue ?
Bien évidemment, non.
La preuve en est de la couverture médiatique relative, notamment, aux rebondissements procéduraux dont nombre voudraient qu’ils puissent être comme autant de preuves, si ce n’est de l’innocence, au moins d’une cabale politico-judiciaire.
Et il ne suffirait pas de prétendre que Vinolas aurait été traité comme persona non grata en raison de... et d’omettre que son attitude depuis le début de l’affaire Erignac a été pour le moins trouble, tout comme l’ont été celles des co-accusés.
Au surplus, me semble-t-il, les reconstitutions ont été refusées par les intéressés eux-mêmes.

L’indépendance et l’impartialité de la Cour.
Votre opinion éclate véritablement, non ?
Je préfèrerais que vous concluiez à l’absence d’éléments suffisants pour démontrer la culpabilité à cette "innocence" jetée tout à trac sans aucun élément probant.

Je passe le point suivant pour aller à celui-ci  :
est-ce que l’acquittement d’Yvan Colonna redorerait le blason de la justice ?
étonnante question que celle-là, non ?
Car vous présentez comme un déni de justice l’option qui consisterait à confirmer la culpabilité de Colonna.

Les articles que vous avez cités en préambule ne doivent pas, à mon sens, servir d’alibi à un déni de justice dans l’autre sens.
Chaque procès est relativement identique dans son traitement et dans le fait qu’étant rendu par des hommes faillibles et une justice dont le fonctionnement ne saurait être à chaque instant irréprochable (conduite de l’enquête, de l’instruction, du procès), vous ne trouverez jamais d’unanimité quant à la culpabilité ou l’innocence de l’inculpé.
Or vous semblez mettre en exergue le superflu (l’entourage médiatique) pour amener à une conclusion sur l’essentiel (la culpabilité ou l’innocence).
Or en cela, il me semble que le rôle de la défense a été significatif puisque le doute sur la culpabilté, qui ne repose que sur encore moins d’éléments que sur la culpabilité elle-même, est aujourd’hui si fort qu’il efface le reste et vous pousse à dire  : ne le condamnons pas.

Je suis pour ma part très mitigé dans cette affaire.
Mais je connais suffisamment la justice pour savoir qu’elle doit s’attacher également aux droits des victimes et tenter de démêler le vrai du faux, en tentant d’oublier les artifices déployés par les uns et les autres.

Pour conclure, donc, le reproche que je vous fait est celui-ci  :

Vous avancez des principes fondateurs de notre droit en omettant sciemment de faire la part des choses dans votre développement.

Vous indiquez  :

"Et maintenant quittons ce ton sarcastique qui ne rendra pas à la justice son panache et ne fera pas progresser notre affaire, pour revenir à des questions plus fondamentales."

...Et n’apportez à ces questions aucune réponse qui puisse satisfaire un autre de nos principes...le droit des victimes à avoir un procès qui aboutisse à autre chose qu’une absence de condamnation.

Le déni de justice, c’est aussi cela, reculer devant les preuves existantes en raison, non de preuves contraires, mais d’écrans de fumée suffisamment opaques.


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