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Commentaire de Gazi BORAT

sur La fondation Ford : une politique de formatage en Europe


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Gazi BORAT 17 mars 2009 13:10

@ l’auteur

 

Merci de ce passionnant article sur ce dinosaure de la Guerre Froide qu’est la Fondation Ford.

 

L’influence de la Fondation sur les travaux des chercheurs qu’elle sponsorisait est particulièrement visible dans l’aujourd’hui classique ouvrage de Crozier :

 

  • « L’acteur et le système ».

 

Sans revenir sur ses théories, on peut dire que celles ci sont intéressantes, la démonstration bien construite, l’ensemble est cohérent, mais…

 

.. un chapitre, curieusement détonne totalement : celui qui traite, dans cet ouvrage consacré à des observations réalisées dans des entreprises, de la crise des missiles de Cuba.

 

On le dirait carrément écrit par un autre que Crozier jusqu’à la conclusion, consacrant la souplesse diplomatique et les méthodes de travail prévalant dans une démocratie moderne (celle du très glamour Président Kennedy) face à la lourdeur bureaucratique de la Russie de Khroutschev.

 

Ce chapitre semble un véritable communiqué officiel du Pentagone. Il ne mentionne pas l’échec récent du débarquement de la Baie des Cochons (qui aurait démenti la supériorité organisationnelle des USA) ni même le fait qu’en contrepartie du démantèlement des rampes de missiles soviétiques les Etats Unis ont démonté les rampes de missiles Jupiter pointés depuis la frontière turque sur l’Union Soviétique.

 

Pour ce qui est de la CIA, un important budget y a toujours été consacré à « l’action psychologique » et ce, pas uniquement dans le domaine des Sciences Humaines. L’art moderne de cette époque (Jackson Pollock, Calder, etc..) était subventionnés et leurs œuvres rendues accessibles aux musées européens.. ceci afin de promovoir le modèle de l’artiste individualiste et « libre » face au modèle de l’artiste engagé dans une cause au service de la collectivité qui prévalait de l’autre côté du « Rideau de Fer ».

 

Aujourd’hui, subsistent encore les aides apportées aux « leaders d’opinion » et bien de nos intellectuels médiatisés et outrageusement atlantistes bénéficient en retour de cycles de conférences grassement payés dans les universités américaines. Ceci, alors même qu’ils peuvent être membres de gouvernements de leurs propres pays.

 

Des journaux aussi, comme ceux promouvant la « contre culture » durant les années soixante dix, faisant l’apologie d’une idéologie du désir et de l’individu-roi et appelées à ringardiser l’engagement militant, reliquat des années soixante.

 

C’est dans l’un de ces journaux que j’ai eu la surprise de retrouver le nom d’un de nos ministres les plus atlantistes, signataire incongru d’une pétition pour la légalisation de la marijuana..

 

Mais la propagande de la Fondation Ford, dans ces années d’après guerre, était tout de même nettement plus honorable que celle qu’Henry Ford diffusait dans son Dearborne Independant et dans les articles qu’il compila dans son ouvrage monstrueusement antisémite :

 

« The International Jews »

 

gAZi bORAt


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