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Commentaire de John Lloyds

sur Maître Eckhart : Un chemin vers la spiritualité traditionnelle


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John Lloyds John Lloyds 22 avril 2009 22:17

@ Gollum

Il n’y a aucune contradiction entre compter sur soi (ce qui effectivement est le Moi) et le Soi. On retrouve la résolutionde cette équation dans la philosophie chinoise, le Wei-WuWei, l’Agir-non-Agir.

La position de maître Eckhart est bien plus proche de l’athéisme que du christianisme. A l’époque où les béghards et le Béguines étaient exécutés en série, il lui fallait trouver un support rhétorique pour déjouer la critique théologique, tout en s’affranchissant de la dévotion attendue par la modalité théologique de l’époque. Il la trouva dans l’invention d’une sémantique propriétaire, un peu comme l’a fait bien plus tard Heidegger. Il a inventé le terme de « deus-divinitas », ce qui a été très approximativement traduit par « déité », ce qui fausse sa pensée en la présentant comme moniste.

Eckhart disait que pour être bon chrétien, il fallait commencer par « être ». Dans cette impasse de toute dévotion au grand architecte, qui permettait à n’importe qui de devenir chrétien sans s’encombrer des lourdeurs rituelles imposées, réside le secret de sa popularité, et la cause de ses soucis. Basée sur une « éthique de l’être », dans laquelle il n’existe pas de Dieu extérieur à l’homme, on pourrait presque dire qu’Eckhart est l’inventeur original de la formule « Dieu est mort » (inexprimable à l’époque).


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