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Commentaire de Bronstein

sur Jury populaire : une fausse bonne idée pour cacher la misère ?


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Bronstein (---.---.17.45) 2 novembre 2006 19:40

Lorsqu’on observe la campagne interne au PS de l’étranger, voici l’image qui émerge :

Il y a trois candidats : Ségolène Royal, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn.

Ségolène Royal fait des propositions neuves, innovatrices, avec un souci de répondre aux attentes des électeurs, des Français. Elle est profondément connectée avec les réalités du terrain. Elle est en phase avec son époque (chômage, précarité, pauvreté, insécurité, éducation, changement climatique, impact de l’agriculture traditionnelle sur la santé des consommateurs, délocalisation d’entreprises qui font des profits, ...).

Fabius se positionne essentiellement par rapport à Ségolène Royal et déforme systématiquement ses propos, même après qu’elle les a clarifiés. Mauvaise foi ? Par exemple, il continue à dire que SR est « blairiste ». Et c’est justement le gouvernement de Blair qui, par exemple, est farouchement opposé à tout ce que SR propose comme réformes nécessaires pour remettre l’Europe sur les rails (minima sociaux, etc.). Il continue à déformer les propos sur les jurys citoyens, même après que SR les a clarifiés à plusieurs reprises. Il continue à pester contre la réforme de la carte scolaire en continuant à dire que SR voudrait la supprimer ; idem pour l’encadrement militaire. Or, si on se fait la peine d’aller écouter les propos initiaux, tout était là dès le départ. Donc, tout cela c’est clairement de la mauvaise foi. Fabius est vraiment le champion de la déformation des propos des autres et de la volte-face (ex-capitaliste, ex-sympathisant de Blair, ex-défenseur farouche de l’Europe ultra-libérale, devenu, tour à tour, anti-capitaliste, anti-Blair, anti-libéralisation des services publics en Europe après avoir voté « pour » avec deux mains au Conseil des ministres européens, etc, etc.). Heureux ceux qui veulent y croire ! On ne peut qu’espérer que les militants du PS n’accorderont aucune crédibilité à ce manipulateur.

DSK applique des méthodes encore plus « salopards » : il fait engager des siffleurs pour faire siffler ses concurrents. Et après, il dit qu’il n’a pas entendu de sifflets. Curieux aussi, que seul son exposé n’a pas été hué. De quel camp étaient donc les siffleurs ? Par ailleurs, DSK approche cette campagne comme un petit commerçant : il vend quelques idées, faussées pour l’occasion, en espérant que les « stupides » électeurs ne verront pas la différence et les « prendront ». Ainsi il dit vouloir rétablir le plein emploi. Pour aussitôt corriger, que le plein emploi n’est évidemment pas atteint lorsque le taux de chômage est à zéro. Non, le plein emploi est atteint lorsque chacun qui veut un emploi peut avoir un emploi. Donc, ceux qui resteront quand même sur le carreau, n’auront pas voulu un emploi. Le raisonnement derrière cette idée est l’argument typiquement utilisé par les gens de droite et par les capitalistes : les chômeurs sont en réalité des fainéants, des gens qui ne veulent pas travailler. DSK est en réalité un petit commerçant. De la même manière, il a voulu « vendre » aux Français la « Constitution européenne ». On s’en souvient. Dans le monde dans lequel évolue DSK, le monde économico-financier, le plein emploi est atteint lorsque le taux de chômage se situe entre 4.5 et 5%. Selon la théorie, cela représenterait un taux de chômage « naturel » qui n’inquiète pas du tout les économistes. Donc, si DSK réussissait à baisser le taux de chômage de 3,8 points, il aurait réalisé le plein emploi et il serait heureux. Aurait-il en même temps éliminé la précarité ? Non ! DSK, parle-t-il par exemple des millions de « travailleurs pauvres » et de « faux indépendants » ? De gens, qui, malgré le fait qu’ils ont un « emploi », n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Comme il voyage souvent en Amérique, il doit bien connaître le phénomène des « working poor ». Ce n’est pas suffisant de baisser le taux de chômage pour éradiquer la précarité et la pauvreté.

Enfin, on ne peut qu’espérer que les militants socialistes ne donneront pas leurs voix à ces deux clowns le 16 novembre prochain, et qu’il voteront pour Ségolène Royal. Même si elle n’est peut-être pas la meilleure oratrice entre les trois candidats. Mais elle est ouverte à la réalité telle qu’elle est. Elle ne pourra pas par la suite dire qu’elle ne savait pas. En plus, elle est très intelligente et incroyablement résiliente contre les pressions et les attaques personnelles. Elle incarne vraiment une nouvelle génération de politiques. Elle n’attaque jamais ses concurrents et ne déforme pas leurs propos. Avec DSK ou Fabius, la France vivrait un 21 avril bis.


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