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Commentaire de Antoine Diederick

sur Sarkozysme, un régime qui a fait pschitt en deux ans


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Antoine Diederick 7 mai 2009 12:39

Bonjour Bernard,

Un des intervenants a parlé de la « démocratie procédurale » , je pense de même que cet intéressant invité lors de l’émission. Et je crains que votre article tombe dans ce travers qui est de juger de la démocratie à l’aune des dispositifs qu’elle met en place pour exister.

Dans l’ensemble, ce débat que je n’ai pas eu l’occasion de suivre in extenso, a tout de même emporté mon adhésion car ce que ces imminents invités ont mis en scène est bien un questionnement évoqué depuis un bon moment sur Avox, sans doute plus maladroitement.

En sous-jacent, un autre débat , la place de l’Etat et la place de la Nation en démocratie. Ce debat s’ouvre alors sur la manière dont l’Etat doit utiliser son rôle régulateur et de l’initiative qu’il dispose pour assurer son rôle. Les querelles bien sûr tourneront autour d’une régulation d’intervention ou de laisser faire , tout en intégrant l’idée de donner à disposition, le service plublic, aux citoyens.

La « démocratie procédurale » ainsi bien définie, celle qui se montre à nous aujourd’hui, sonne le glas de la démocratie telle que nous devrions la vivre, ont insisté les intervenant. Cette manie d’un démocratie affadie que se juge à sa périphérie et non en son centre , en son noyau dur est le résultat d’un débordement du « fonctionnarisme » sur la fonction « politique ».
Ce n’est pas souhaitable car , ce défaut vide le débat démocratique de vivacité , parfois même de son acuité. Quand le fonctionnaire devient le politique, il y a affadissement.

Au même moment, tandis que nous nous interrogeons sur les déficits démocratiques et le délitement démocratique, la presse nord-américaine, nous signale une enquête sur les banques. Enquête d’investigation de journalistes sérieux qui affirme que les banques savaient et connaissaient le risque de crise systémique liée à la finance et qu’elles n’ont pas pris les mesures nécessaires pour affronter le danger. C’est bien d’actualité , que de se demander si la démocratie devrait permettre la socialisation de l’erreur de l’entreprise financière privée.

Les hommes politique et le personnel politique jouent-t-il le jeu de cet affadissement de la démocratie ; réponse sans appel des intervenants dans l’émission :« Oui ». Le délitement est bien là. Marketing politique et ce que dénoncent certains le « sociétalisme » ou l’art de réduire le débat politique et le projet de société en détails camouflant l’essentiel. Par exemple, De vanter l’Etat de droit comme étant l’essentiel de la protection démocratique alors que cela n’en est qu’un des aspects, certes important mais pas suffisant pour que vive la démocratie partout dans la société.

Pour l’Europe, le constat est encore plus lourd. Et si l’un pense qu’elle ne sert à rien, l’autre regrette qu’elle ne recoivent pas plus de moyens pour assurer sa mission. Tous semblent pourtant d’accord de signaler que l’Europe n’est plus dans son projet initial et que ce projet a été dévoyé ou changé , le temps passant.

Pour parler de la Démocratie, et de régimes démocratiques ne dirions nous pas qu’il faudrait éviter de parler de « régime » justement, cet focal sur la démocratie faisant bien trop appel à ce qui est trop parfois, le procédurier.

Pour moi Monsieur Sarkozy arrive au mauvais moment, avec le mauvais discours , celui la réforme d’apparence. Aller au coeur de la démocratie serait pour un dirigeant aujourd’hui un risque de tout perdre à cette exigence et pourtant, il le faudra.

J’écrivais il y a peu sur Avox :« Qui veut mourir pour l’Europe ? » , alors qui veut mourir pour la Démocratie ?

Bien à vous.


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