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Commentaire de ronchonaire

sur Subventions, sport et rémunérations


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ronchonaire 15 mai 2009 11:57

Vous voulez un exemple de ce qu’est vraiment le libéralisme appliqué au sport ? Prenez les ligues sportives nord-américaines comme la NBA (Basket) par exemple :
 - toutes les équipes ont la même masse salariale (le fameux « salary cap »), qui est plafonnée et fixée à l’avance en début de saison ; une équipe est libre de dépasser ce budget mais si elle le fait, elle doit payer une « taxe » à la NBA, qui la reverse proportionnellement aux autres équipes ; pour info, la taxe en question est de un dollar pour chaque dollar dépensé au-delà du plafond donc si vous dépensez 20 millions de plus, il vous en coûte en fait 40 millions ; ça fait réfléchir même un milliardaire ;
 - les salaires des joueurs sont fixés par une grille salariale, en fonction de l’ancienneté et, bien sûr, du talent individuel ; en d’autres termes, et même s’il existe quelques mécanismes de flexibilité, il est impossible de payer un joueur au-delà d’un certain montant. L’écart entre le joueur le mieux payé et le joueur le moins bien payé en NBA doit être d’environ 1 à 25, ce qui est relativement faible ; la Ligue 1 et les autres championnats européens peuvent-ils en dire autant ?
 - il n’y a pas de « transferts » de joueurs moyennant paiement d’une somme d’argent ; le seul moyen d’obtenir un joueur et de l’échanger contre un ou plusieurs autres joueurs, avec en plus l’obligation que les salaires concordent (si vous voulez un joueur payé 10 millions, vous devez l’échanger contre deux joueurs payés 5 millions par exemple) ; Les Chelsea et autres Real Madrid, bâties à coup de millions d’euros et d’endettement, sont rigoureusement impossibles avec un tel système, en tout cas sur du moyen-long terme ;
 - les joueurs entrant dans la ligue, en provenance soit de l’université, soit de l’étranger, ne peuvent pas choisir leur équipe ; un classement de ces joueurs par niveau est mis en place à chaque inter-saison et les meilleurs joueurs sont attribués aux plus mauvaises équipes de la saison précédente (c’est la fameuse « draft »), ce qui permet de garder toutes les équipes compétitives sur le long terme.

Bilan des courses : vous obtenez une merveille d’organisation et de maintien de la concurrence, quelque chose qui s’approche énormément de la « concurrence pure et parfaite » qui nous fait tous fantasmer, nous économistes. Avec ce système, une équipe minable peut en quelques saisons devenir candidate au titre et inversement. Par exemple, Cleveland, ville de ploucs par excellence et risée de la NBA pendant des années, est bien partie pour gagner le titre cette saison grâce, notamment, au fait qu’elle a récupéré le meilleur joueur lors de la draft il y a quelques années ; c’est un peu comme si Sochaux devenait champion de France en ayant récupéré Benzema lors d’une « draft » française.

PS : il va de soi que les équipes NBA, ni la NBA elle-même, ne perçoivent pas un dollar d’argent public ; le problème du sport français et européen est donc bien plus grave qu’une simple histoire de subventions.


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