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Commentaire de Marcel Chapoutier

sur Karachi : l'ex-juge Bruguière doit-il rendre des comptes ?


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Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 6 juillet 2009 20:54

On peut sans exagérer le moindre du monde qualifier l’ex-juge JL Bruguière de « bonne à tout faire » de l’Elysée. Tout au long de sa trop longue carrière comme « Premier vice-président du Tribunal de Grande Instance de Paris, chargé de l’instruction et de la coordination de la section antiterroriste » de 1995 à 2007 il n’a eu de cesse de servir uniquement les intérêts de l’état français et certainement pas d’aider à la recherche et à la découverte de la vérité. Donc beaucoup plus un super flic qu’un vrai juge tant il a toujours quelque soit l’affaire (petite ou grosse) instruit à charge et utilisé systématiquement la mise en détention comme arme y compris contre le moindre suspect même en bordure lointaine d’une affaire de terrorisme (la fin justifie les moyens).

 Il s’est fortement distingué (sur ordre, une affaire longuement préparée en haut lieu) en lançant des mandats d’arrêt internationaux contre les dirigeants rwandais en les inculpant pour avoir (soit disant) abattus l’avion du chef d’état rwandais Habyarimana événement déclencheur du génocide de 1994 au Rwanda et ce malgré l’incohérence de l’accusation. Bien sûr il ne s’agissait que d’une manœuvre afin de disculper des membres éminents de l’état français de l’époque 1994, président, 1er ministre, ministres, hauts fonctionnaires et militaires de haut rang tous mouillés jusqu’au coup dans un des pires génocides que l’humanité ait connu. Mais hélas (pour Bruguière) depuis l’affaire s’est dégonflée, les 2 principaux témoins sur lesquels le bon juge avait exercé un chantage se sont rétractés et l’arrestation en Allemagne de Rose Kabuyé, proche collaboratrice de Kagamé, a fini par un grand flop vu l’absence de preuve et du peu de témoignage.

 Toutes les affaires dont s’est occupé ce juge zélé sont toute suspectes de parti pris, de magouilles, de fausses preuves, de pressions sur témoins, de vraies pistes jamais explorées car gênantes pour les dirigeants français. L’accusation d’agissement de groupuscules d’Al Quaïda a toujours été utilisée (comme en Algérie et au Pakistan) afin de faire taire les doutes que beaucoup d’observateurs émettaient. En un mot ce type a été une vraie catastrophe pour la démocratie et les citoyens français, il a reçu pour services rendus la permission de se présenter aux législatives dans le Gers (pour l’UMP bien sûr) mais les électeurs ne s’y sont pas trompé, échec retentissant. 


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