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Commentaire de Ecométa

sur John Michael Greer : l'anti-prophète de la décroissance


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Ecométa Ecométa 2 août 2009 11:17

« Je n’aime pas trop les gens qui font l’amalgame de la technique et de la société telle qu’elle est actuellement. Ce sont souvent des non-techniciens d’ailleurs. »

Il ne s’agit pas, de ma part, d’être contre la science ou contre la technique, qui sont utiles et nécessaire à l’humanité pour résoudre ses problèmes et évoluer favorablement comme d’ailleurs vous le souhaitez ; à la condition expresse, cependant de ne pas nous inscrire, comme nous l’avons fait et continuons de le faire, dans une fuite en avant rationalo économico technoscientiste, ceci, au point que l’on peut réellement parler de technoscientisme !

Je suis persuadé que vous conviendrez que la science ne peut justifier la science, de même, la technique justifier la technique : ce sont là de véritable cercles vicieux technoscientistes ! A priori, comme à posteriori, c’est à dire en cas d’erreurs avérées, nous devons nous interroger sur la science et la technique, c’est ce qu’on appelle faire de l’« épistémologie ». Il ne fait aucun doute que si la science et son corollaire la technique résolvent des problèmes, en même temps, elles en créent ; l’idéal, voire même la moindre des choses, ce serait que la science et la technique résolvent globalement plus de problèmes qu’elles en créent ! L’idéal, ou plus simplement le normal, serait que nous soyons des humains suffisamment conscients, perspicaces, conséquents, pour que notre savoir ne crée pas de problème ... ce qui n’est visiblement pas le cas.

Bien sûr, à proprement parler, ce ne sont pas, ni la science, ni même la technique, qui ont des raisons d’exister, qui sont responsables de tout ce capharnaüm, mais plutôt l’usage, le mauvais usage que nous autres, les humains, nous faisons généralement de notre savoir ! D’où l’importance d’un jugement humain, éminemment humain, et non exclusivement rationalo technoscientiste, essentiellement productiviste, quantitativiste, quand il devrait être qualitatif : objectivement comme subjectivement qualitatif humain !

C’est l’humain qui est responsables de sa situation, indirectement son savoir, surtout son exclusive technoscientiste ! En ce qui concerne le commerce et la finance, ce sont deux domaines qui se sont extrêmement scienticisés et technicisés : trop spécialisés ; vous me direz qu’il ne s’agit pas de « technique pure » mais de pseudo techniques ! Mais qui fait la différence entre science et technique « pure et dure » et pseudo science et pseudo technique considérées comme tout aussi « pure et dure ».

L’erreur est humaine, même éminemment humaine, et si nécessaire l’histoire de l’humanité est là pour en témoigner ! C e n’est pas d’un système de savoir basé sur la « vérité pure », serait-elle même scientifique et technique cette « vérité pure », mais plutôt d’un système ou l’erreur et l’illusion, thème si chère à Edgar Morin, et j’ajouterai la « manipulation », sont toujours possibles. Bref, nous avons besoin d’un système cognitif dans lequel la réflexion à priori, basé sur l’entendement et non sur la spécialisation dichotomique spécieuse et fallacieuse, un système basé, non sur la fuite en avant, mais sur l’introspection à posteriori, sur une « épistémologie » nécessaire ; nous aurions besoin de cela pour réellement progresser humainement parlant et non exclusivement technoscientifiquement parlant !

L’action pour l’action, le moyen pour le moyen, l’efficacité pour l’efficacité, au bout du compte, au prétexte de servir l’humain, le « moyen », celui de faire, de parvenir et surtout sa propriété ou sa disposition : ce moyen devient le « souverain bien » ! Alors, l’humain de l’humain, pourtant seul et véritable « souverain bien », est totalement oublié, et la société savamment et délibérément niée ! Au lieu de faire le pari de l’efficacité mécaniste la plus souvent imbécile, au lieu de faire le pari de l’intelligence artificielle rationalo mathématico technoscientiste, ceci sans les rejeter pour autant, nous serions certainement mieux avisés de faire le pari de l’intelligence simplement humaine, celui du bon sens commun. Voilà le véritable défi du XXI è siècles : faire le pari de l’« intelligence collective », qui, visiblement, brille par son absence !

De nos jours, l’organisation et la puissance des Etats modernes, dits démocratiques, sont telles qu’aucun problème de nature sociétal, économique et social, pourtant tellement prégnant, ne serait insoluble si, en lieu et place d’intérêts économiques régnants et d’idéologies dogmatiques prévalentes, cette organisation et cette puissance était mise en œuvre au degré voulu et dans les formes voulues pour l’ensemble des citoyens. En, fait, si cette organisation et cette puissance existait et opérait d’un point de vue strictement sociétal et non individualiste paroxysme d’individualité et plus réellement individualité, ou encore exclusivement systémiste ! Il n’y a pas de fatalité en matière de société il n’y a que du fatalisme face à un système qui se regarde technoscientifiquement le nombril, qui, de ce fait nie la société, même l’exploite en fonction de ses seuls tenants et aboutissants technoscientistes !


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