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Commentaire de Emmanuel Guillot

sur Livre numérique : des perspectives mitigées


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Emmanuel Guillot Emmanuel Guillot 12 août 2009 13:15

@Morice : détrompez-vous, Monsieur, le livre numérique n’est plus un échec. Le Kindle se vend bien. Si ce n’avait pas été le cas, si le livre numérique n’avait eu aucun avenir comme vous en êtes convaincu, Amazon n’aurait pas développé à coups de millions de dollars le Kindle 2, ni Sony son lecteur PRS. M. Morice, vous avez vu la taille du stand Sony au dernier salon du livre de Paris ? Vous avez vu les mises en place dans les Fnac ? Des sociétés comme Plastic Logic ne se seraient pas créées. La société française Bookeen n’aurait pas mis au point le Cybook Opus (d’ailleurs déjà en rupture de stock) après avoir sorti le Cybook. Du baratin ? Je ne dis rien ? Allez visiter les sites, M. Morice : http://www.bookeen.com/ebook/ebook-reading-device.aspx Ce sont des faits. C’est la réalité, que vous le vouliez ou non.

Par ailleurs, les statistiques sont souvent trompeuses. 90% des gens ouvrent moins d’un demi-livre par an, certes, mais quel est le pourcentage de ceux qui allument leur lecteur MP3 ? Ne sous-estimons pas les geeks. Le jour où vous aurez un lecteur d’e-book à une soixantaine d’euros, la plupart des geeks voudront l’acquérir, et ils entraîneront avec eux tous ceux qui savent faire un petit calcul mental : avec 10 livres libres de droit et donc gratuits, lisibles dans des conditions de confort équivalente à celle du papier, si on met en moyenne le livre papier à 6 euros, ils auront déjà remboursé leur lecteur. Et ils pourront aussi accéder aux livres audio et écouter de la musique. C’est pourquoi il est si important que le prix des lecteurs, actuellement élevé, baisse, et cela prendra encore un peu de temps. Mais cela arrivera, c’est inéluctable.

Autre public touché, les amoureux de littérature ou de romans, ceux qui existent et ceux qui le deviendront. Les anglophones, ceux qui trouvent que les éditeurs français ont parfois tendance à mal traduire les livres anglo-saxons, ou à tronçonner les gros pavés, ceux qui explosent leur budget à chaque salon du livre. Il y en a, j’en ai rencontrés. Ceux qui veulent lire les dernières sorties avant tout le monde. Regardez les chiffres de vente en France des versions anglaises d’Harry Potter sorties avant leur traduction, vous aurez une idée du marché.

Mais ce qui me conforte le plus quant à l’avenir de l’e-book et à la crainte qu’il fait peser sur les grands éditeurs, c’est encore les réactions très tranchées de certaines personnes dès qu’il en est question. Si le livre électronique n’avait rencontré que l’indifférence, là je me serais posé des questions sur son avenir.


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