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Commentaire de miaou

sur La croisade des Nouveaux athées


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miaou miaou 13 novembre 2006 15:07

Il est une évidence que l’athéisme est une foi comme les autres. l’agnosticisme est la seule véritable attitude rationnelle, en ce qu’elle reconnaît ne pas tout savoir. D’ailleurs, la virulente mais traditionnelle attaque contre l’agnosticisme, coupable de « tiédeur », est bien le signe que la foi athée peut se muer en extrémisme. (vous êtes avec moi ou contre moi). Les pays de doctrines ouvertement athées (anciennement communistes) n’eurent rien à envier aux théocraties, du point de vue du fanatisme.

Dans un premier temps, il faut répéter que la science et la religion ne sont pas systématiquement antagonistes. Non, je ne veux ramener à la surface une nième version du concordisme, où l’on cherche à tordre les faits scientiques ou les textes sacrés pour qu’ils s’emboîtent (« dessein intelligent »...). Non je pars pragmatiquement de la constatation que beaucoup de grands scientifiques furent intensément croyants (Pascal...), voire même sous les ordres (Abbé Mendel, père de la génétique ; abbé Lemaître, co-inventeur du Big Bang ; abbé Breuil, grand préhistorien..) Parallèlement, l’athéisme de certains a pu contribuer à mener certains vers le fanatisme ou vers une voie de garage (Lyssenko, opposé à la génétique et dont bon nombre d’opposants furent envoyés au goulag ; Gabriel de Mortillet, préhistorien, grand perdant de la « bataille de l’auignacien »...)

A la question de savoir pourquoi toutes les sociétés anciennes sont religieuses, René Girard fournit une réponse inattendue : le sacré est un mode de gestion de la violence, qui protège efficacement le groupe humain de l’implosion. En effet, l’homme est un animal mimétique, qui copie le désir d’autrui (territoire, nourriture, femme, ...) au point que l’obtention de l’objet du désir compte finalement moins que de le soustraire à autrui ; d’où violence qui, par effet boule de neige, menace de détruire la société dans en ensemble. Le calme revient si on arrive à trouver un bouc émissaire , sur le dos duquel la société pourra se réconcilier. Le sacré, dans un premier temps, organise le sacrifice du bouc émissaire et en perpétue, à travers les rites, le souvenir ambigu : la victime sacrificielle fut « mauvaise », pourtant son sacrifice a ramené la paix. Ces rites peuvent, dans des versions primitives, comporter des sacrifices humains (sorte de rappel du sacrifice initial), puis animaux et enfin symboliques. Mention spéciale pour le christianisme, qui révèle l’innocence totale du sacrifié, ce qui participe enfin à un retour de l’éthique. Comme toutes les sociétés primitives connues sont religieuses, celles qui le furent pas ont probablement été terrassées par leur propre violence et se sont détruites elle-mêmes. Dans les sociétés modernes, d’autres mécanismes sont, jusquà un certain point, progressivement intervenus : justice...


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