La sanction pénale la plus efficace
pour un élu politique reconnu coupable de prise illégale d’intérêt,
c’est de ne pas être réélu.
Laissons donc ce monsieur Huchon se
présenter aux élections régionales pour tenter d’obtenir un
troisième mandat de président de région.
De toutes façons, il n’est pas bon
pour la démocratie que les mandats électifs restent trop longtemps
entre les mêmes mains : douze années de présidence Huchon, c’est
assez. J’espère que les électeurs franciliens voteront
majoritairement pour la candidate d’en face au deuxième tour que
sera Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur.
La brigade financière s’est intéressé aux liens unissant
depuis 1994 M. Huchon à la société de consultants Progress, dont
il présidait le conseil d’administration, après en avoir été le
PDG. Les policiers ont été intrigués de découvrir que Progress
avait, jusqu’à une date récente, pris en charge le loyer de
l’appartement de M. Huchon, dans le 15e arrondissement de Paris. «
C’était un avantage en nature, pour des réceptions de clients à
mon domicile. Nous avons réduit la voilure chez Progress, je paye
aujourd’hui mon loyer », affirme M. Huchon.
Le président de la région justifie son activité chez Progress
par le souhait de n’avoir « jamais voulu dépendre de
la politique pour vivre. Au conseil régional, je touche une
indemnité de l’ordre de 5000 euros. Or, j’ai des dettes, des
enfants à charge. Il n’est pas choquant que j’aie une activité
complémentaire. »
Quand on sait que le Président du conseil Régional d’IDF a été
condamné le 20 Janvier 2007 à 8 mois de prison, 60 000 Euros
d’amende et un an de privation des ses
droits civiques et civils
« Jean-Paul
Huchon a fait prévaloir un intérêt personnel sur l’intérêt
général dont il est pourtant le garant en sa qualité d’élu »
dit le jugement. Il a donc « porté
atteinte à l’indispensable devoir d’impartialité que doivent
présenter les élus »,
estime le tribunal, qui conclut : « Un
tel comportement participe inévitablement à la dégradation des
responsables politiques et nuit à l’indispensable confiance que
les citoyens doivent avoir dans leurs représentants ».
(Libération)
Lors
de l’audience, Huchon avait affirmé qu’il ignorait tout des
liens professionnels que sa femme entretenait avec des sociétés en
contrat avec la région.
Condamnation
confirmée en Novembre 2008 en appel sauf pour la privation de ses
droits qui l’a fort opportunément permis de se maintenir à la
Présidence du Conseil Régional.
et
que sa femme elle aussi, condamnée à 4 mois avec sursis et 20000
Euros d’amende pour « recel
de prise illégale d’intérêt ».
Elle a « sciemment
profité des fonctions exercées par son mari »,
dit le tribunal. Il souligne que les manœuvres frauduleuses lui ont
permis de toucher des indemnités de chômage entre deux contrats.
La décence aurait été que le PS vire Huchon et que celui ci ne se
représente pas pour ne pas ternir sa fonction de manière si
scandaleuse.