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Commentaire de wesson

sur Trois scénarios pour l'économie américaine : Noir, Rose, ou Gris ?


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wesson wesson 15 novembre 2009 00:17

Bonsoir l’auteur,

en fait, ce qui transparait de votre réponse est fort simple : si ça n’a pas fonctionné, c’est parce que nous avons pas assez appliqué le système.

Et sa tautologie corolaire, maintenant allons-y à fond et tout se passera bien.

Ce à quoi il convient de répondre que d’une part, au sortir de la 2ème guerre mondiale il y a eu une bonne trentaine d’année d’une configuration du capitalisme fortement contraint au moins au niveau du financier et de la circulation monétaire. Pendant ces 30 ans, qu’avons-nous eu ? le plein emploi, et pas une crise à l’horizon. A peine des petites crisettes, mais rien à voir avec ce que nous vivons ces dernières années.

D’autre part, il y a eu des pays laboratoires du capitalisme dans lesquels M. Hayek, Friedmann et consort ont eu tout à loisir de mettre en pratique toute ces théories : Le Chili de M. Pinochet, l’Argentine de M. Cavallo et De la Ruà, autant de pays qui ont appliqué à la lettre la politique libérale, et qui ne s’en sont pas encore remis. Assez d’exemple donc pour comprendre que, même appliqué totalement, le capitalisme dans son acception la plus libérale ne fonctionne pas.

Et je n’ai même pas eu à citer cette fameuse phrase de Hayek : « je préfère la dictature libérale à une absence de libéralisme dans un gouvernement démocratique. »

Et bien non, le libéralisme est fondamentalement mauvais, et vicié. Ce n’est pas un problème d’application plus ou moins totale.

Et pourtant, hélas, il a bien fallu le sauver, parce que sinon ça aurait été pire ! Oui, l’état Américain devait sauver les GSE, entre autres. Il n’avait pas le choix !

Pour donner un exemple Français, je me serais réjoui pendant 5 minutes de voir par exemple M. Pérol hagard dans les ruines fumantes de la banque pop, mais après ça j’aurai vite fait de déchanter. Ce qu’il a manqué à mon sens pour réellement régler cette crise, c’est la conditionnalité des aides fournies.

D’accord, on renfloue les banques une dernière fois parce que on a bien compris que si on le ne fait pas, c’est les économies du monde entier vaporisés dans l’instant, mais sous des conditions draconiennes : On mets un impôt confiscatoire sur la rente financière et les flux de capitaux, on nationalise tout le monde, banques et bourses, en vue d’ailleurs de fermer totalement les marchés boursiers, tant leur rentabilité institutionnelle est en définitive nulle. En bref, on brise les ailes aux libéraux et on dé-sophistique la finance et les produits financiers, histoire de rincer les marchés financiers.

Mais effectivement, plutôt que de faire cela, le renflouement s’est fait sans condition, ce qui a permis au banques d’aller vite spéculer avec ce nouveau pognon, avec une nouvelle certitude que quoi qu’ils fassent, ils seront toujours repêches. Et que voyons nous maintenant, la création d’une bulle encore plus formidable qui, lorsqu’elle éclatera ne sera pas rattrapable même par les états.

Voilà ce vers quoi nous allons, ce vers quoi l’idéologie libérale nous entraine, inexorablement !

Et quand je pense que de TARP en HAMP, l’état américain a claqué près de 13.000 milliards de dollars depuis 1 an en pure perte ! Avec ça, ils auraient pu rembourser la totalité des encours de prêts immobiliers Américains (11.000 Mld$), et il leur en aurait resté assez (2.000 Mld$) pour aller flamber à Las Vegas, ce qui à coup sûr aurait été plus efficace que ce qu’ils ont fait.


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