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Commentaire de cousin

sur Grippe aviaire : qui est le pigeon de la farce ?


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cousin (---.---.34.171) 23 février 2006 05:26

L’hystérie collective de la grippe aviaire est en train de prendre de l’ampleur en ce début 2006. Les médias télévisuels s’en donnent à coeur joie ! Jettant à tout va de l’huile sur le feu. Et comme par hasard, les pigeons sont de nouveau mentionnés comme vecteurs dangereux de la maladie. Nos chaînes de télévision publiques quand elles diffusent un reportage sur le sujet montrent souvent des colonies de pigeons, etc. Les ennemies du pigeon des villes ne voudraient-ils pas profiter de l’occasion pour exterminer les pigeons ? Les campagnes d’éradication étant très impopulaires. Or le pigeon domestique est une espèce d’oiseaux réfractaire à la grippe aviaire, d’autres espèces étant bien plus aptes à propager l’épidémie... Alors pourquoi cette focalisation ?

première idée fausse :

En cette période de psychose collective, où tout oiseau est un ennemi potentiel, une force obscure messagère de la mort, certains commencent à dire que les pigeons des villes sont dangereux et qu’il faudrait les exterminer.

Mais c’est une idiotie d’un point de vue écologique et épidémiologique. Raisonnons par l’absurde, supposons qu’on arrive à tuer 90 % des pigeons des villes en utilisant de gros moyens, que vas-t-il en résulter ? L’abondance de nourriture et des dortoirs appropriés expliquent l’adaptation des pigeons à nos agglomérations, c’est une niche écologique. Si ces oiseaux disparaissent et bien une ou plusieurs autres espèces viendront occuper cette niche écologique. C’est sûr à 100 %, une loi de la nature. Le pigeon de ville est une des espèces d’oiseaux les plus résistantes à la peste aviaire. Et il est très probable que l’espèce qui le remplacera sera bien plus sensible.

Donc il en résulte que massacrer en masse les pigeons des villes fait courir un risque sanitaire à la population et aux autres animaux. C’est un non sens.

deuxième idée fausse :

L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) a recommandé mardi 21/02/2006 « de faire respecter l’interdiction de nourrir les pigeons et les oiseaux dans les parcs et espaces publics » et de surveiller la mortalité des oiseaux dans ces parcs. L’AFSSA avait été saisie par les ministères de la Santé et de l’Agriculture qui lui avaient demandé d’évaluer le risque sanitaire représenté par les pigeons, canards ou cygnes détenus ou présents dans les jardins publics, au regard de la souche H5N1 du virus de la grippe aviaire.

C’est là encore débile et un non sens. En effet beaucoup d’oiseaux communs des villes comme les moineaux, les pigeons, les corneilles, les merles, etc. ont un bon état sanitaire grâce aux riverains qui les nourrissent occasionnellement (surtout en période hivernale). Le fait de ne plus les aider à survivre en leur distribuant un complément alimentaire, d’une façon soudaine, va les stresser et les affaiblir. Ils deviendront donc plus faibles, leur système immunitaire en baisse et ils seront plus sensibles aux virus de la peste aviaire apportés par les oiseaux migrateurs. Cette recommandation, imbécile, fait donc courir un risque sanitaire supplémentaire à la population.

Mais la raison peut-elle s’imposer dans ce flot médiatique psychotique au parfum de peur de la mort ?

source : http://cousin.pascal1.free.fr/grippe_aviaire.html


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