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Commentaire de SANDRO

sur La petite entreprise du Président et les résidents de la République


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Sandro Ferretti SANDRO 5 janvier 2010 10:50

Bonjour,
Pas grand chose à dire sur le fond de l’article.
Juste un passage pour rappeller ( vous le savez sans doute) qu’AB et le compère Jean Fauque n’ont jamais voulu , dans « ma petite entreprise », parler au premier degré (pas le genre de la maison, dans aucune de leurs chansons, du reste).
C’est évidement de proxénétisme international qu’il s’agit, et , plus prosaiquement, le truc qui bosse de l’aube à l’aube et se dresse sans cesse, vous voyez ce que c’est...
Ils avaient bien ri quand des cons des jeunesses du CNPF avaient repris le titre comme slogan en 94, croyant au premier degré, qu’il s’agissait d’un hymne à l’entreprise privée.
Du reste, Alain (que je crois connaitre un peu, je vous renvoie à mes différents articles sur lui ) a toujours été très précautioneux avec l’implication politique.

Hormis le titre « Touche pas à mon pote » en 85 pour SOS racisme, et un ou deux passages télé hasardeux en 81/82 dans le sillage de Balavoine (où il avait été peu convainquant, car peu convaincu), AB n’a jamais cru en la capacité du politique à changer les destins individuels, ni à la légitimité des artistes à en parler.

Il préférait , dans l’allusif et les jeux de mots et de maux, parler avec pudeur et détachement de l’intime.
Méme « Résidents », (qui n’est pas écrit de sa main, du reste) est certes une allusion aux couleurs politiques bleu/rose du scrutin 2007, mais surtout aux nuances et dégradés de couleurs, loin de tout manichéisme politique. Sa version de « fade to grey », en quelque sorte.

Et surtout, plus fondamentalement, à l’aune du « nénuphar » dont il venait d’aprendre qu’il était porteur, une réflexion douce-amère sur le peu de poids de la vie d’un homme qui va s’éteindre, dans le grand barnum de la vie ( « chérie, des atomes, fais ce que tu veux » et « un jour , je parlerai moins, jusqu’au jour où je ne parlerai plus ». )

Conçue dans un autre contexte, cette chanson (loin d’étre sa meilleure) était un peu devenue son testament sur la fin, comme la reprise de « comme un légo » de Manset, sorte de Bible paienne.
Bref, AB était, depuis au moins 20 ans, loin de toute récupération politique possible. Il était à l’écoute, « noir de monde » , du monde du dehors comme de celui du dedans, mais trop intelligent et trop « noir » pour s’encarter où que ce soit, au propre comme au figuré.
Bonne journée.


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