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Commentaire de Marc Bruxman

sur Réformer le capitalisme ou le matérialisme éclairé


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Marc Bruxman 26 janvier 2010 20:29

Les gens disent vouloir réformer le capitalisme : soit.

Et quand on leur demande ce qu’ils veulent, ils répondent : DU FRIC  !

Et c’est la toute la question  ! L’accumulation de puissance au bénéfice de l’individu (et donc de fric) est ancrée dans les gênes de l’homme. Vous ne pouvez pas aller contre.

La loi de la jungle est le naturel, la société est l’exception. Toutefois, la société se maintient parce que les puissants ont compris qu’il fallait faire des lois pour se protéger (sinon quand on veillit on est mort) et parce qu’ils ont compris qu’en s’alliant avec les mystiques (religieux) on pouvait faire respecter ces lois en diminuant la quantité de force nécéssaire.

Le religieux s’est effondré au XXème siécle avec une destruction quasi historique du Catholicisme et une très forte baisse dans la plupart des pays protestants. Dans d’autres pays, le communisme a tenu lieu de religion avant de s’effondrer de façon spectaculaire en 1989. Dans la plupart de ces ex-pays communistes et à quelques notables exceptions près comme la Pologne, rien n’est venu remplacer le vide. Vaclav Havel l’a d’ailleurs fait remarquer peu après les festivités de 1989 dans un discours mémorable sur ce qui attendais son pays.

L’effondrement des religions est ce qui produit le libéralisme. Dans un monde ou le pouvoir moral est mort, le maintient du pouvoir politique est de plus en plus difficile. En l’occurence, la société n’a pas de raison morale (le catholicisme en fournissait une) pour maintenir une protection pour les plus faibles et donc cette protection disparait. Le pouvoir politique va devenir minimal de fait car maintenir un état minarchiste demande relativement peu de ressources et qu’une telle société peut être relativement stable, du moins à court terme. Mais la nature n’aimes pas les espaces vides et les hommes cherchent leur nouveaux dieux :

Parallélement deux « dieux » sont en train de tenter une perçée :

  • Le dieu technologie, nous promettant une vie meilleure et le paradis sur terre contre notre obédience.
  • Le dieu écologie nous promettant de survivre contre notre obédience. 
Le dieu écologie et le dieu technologie sont en apparence opposés. Pourtant, le dieu technologie a offert des niveaux de conforts auquels les gens ne sont pas prêts à renoncer. En conséquence la seule chance du dieu écologie et de s’allier avec le dieu technologie pour le controle de la morale. Le dieu technologie s’entend bien avec le capitalisme dont il est le bras armé. Le dieu écologie est agnostique en terme de systéme économique, même si la gauche a tenté de le récupérer. Entre la décroissance qui va mener à son extinction et la surenchère technologique qui permettra de le maintenir, il choisira le second. Une bulle « green tech » est d’ailleurs en formation.

Ces deux dieux sont en réalité très compatibles et se complétent mutuellement. De l’équilibre à trouver entre ces deux tendences dépendra la survie des société complexes.

Avec une technologie à la fois dieu et démon c’est toute la société occidentale qui va vers une admiration sans borne des machines. Un système technicien qui s’auto-entretient. Qui est dans l’air du temps. Et contre lequel il est presque futile de lutter tant il est devenu omniprésent dans nos vies.


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