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Commentaire de Anthony Meilland

sur 0% de croissance au troisième trimestre


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Anthony Meilland Anthony Meilland 5 décembre 2006 13:35

Article un peu trop peu subjectif.

Vous proposez une équation pour le calcul du PIB total :

PIB= Nb_Travailleurs * valeur_ajoutée_moyenne_par_travailleur

Et vous concluez « naïvement » que pour augmenter le PIB il faut augmenter l’un des deux (ou les deux) paramètres de l’équation.

Tout cela est bien joli, mais ces paramètres sont liés. Ainsi, si on augmente artificiellement le nombre de travailleurs sans augmenter la demande, le PIB risque bien de rester constant, et c’est la VA/travailleur qui va diminuer.

On pourrait aussi écrire :

PIB= Nbs_heures_travaillées * Productivité_horaire_moyenne

Comme vous le dite si bien, les 35 heures ont induit une augmentation importante de la productivité horaire pour compenser en partie la diminution du nombre d’heures travaillées. Le reste a été compensé par la création non-négligeable de nouveaux emplois.

Si l’augmentation de la productivité n’a eu que peu de rôle sur la croissance, la création de nouveaux emplois, a eu très certainement un aspect positif en boostant la consommation (un actif consomme plus qu’un chômeur en moyenne)

Dans votre exemple du boulanger, il n’est pas sur que la demande augmente proportionnellement à l’augmentation du nombre d’heure d’ouverture. L’aspect positif viendrait plutôt de la création d’un nouvel emploi, et donc d’un nouveau « consommateur plus actif ».

Le « problème » actuel de la France (bien moins grave que ce qu’on veut nous faire croire) réside plus en la faiblesse de la consommation qu’en la faiblesse de la production. Il s’agit en partie d’un problème de pouvoir d’achat, mais surtout d’un problème de confiance, mise à mal par nos élites politiques et financières, et leur politique de la peur. Dernier exemple : le livre de Philippe Jaffré « Le jour où la France a fait faillite ».

Si on omet les chômeurs, les français ne travaillent pas trop peu. D’ailleurs, la faiblesse de l’utilisation des heures supplémentaires confirme bien cette théorie. Ce n’est certainement pas les quelques pourcents de majoration des heures sup qui poussent les patrons à ne pas les utiliser. C’est avant tout la faiblesse de la demande.

Il existe aussi un problème d’inadaptation de l’offre. Les français ne peuvent pas s’opposer aux délocalisations des emplois peu qualifiés. Il faut donc se tourner vers les hautes technologies et augmenter le budget de la recherche.

La faiblesse relative de la croissance française (relative car proche de la moyenne de l’EU et pas si éloigné de celle de l’OCDE), provient plus du climat malsain d’autodénigrement et de flagellation que d’un réel problème économique.


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