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Commentaire de Lucien Denfer

sur Les Dieux de pailles


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Lucien Denfer Lucien Denfer 17 février 2010 10:07

Une belle réflexion qui s’élève au dessus de la mêlée et nous guide dans une analyse rationnelle de notre besoin de croire et diviniser ce que l’on ne peut expliquer.

N’est-ce pas paradoxal pour l’humain de rejeter une source de tyrannie, dès lors qu’il est en mesure de la cerner, pour aussitôt se jeter dans les bras d’une autre incertitude ?

Si l’on pouvait mesurer sur une échelle des temps, à la manière des scientifiques, les avancées et les progrès réalisés par l’humanité depuis 20000 ans, nous serions stupéfaits du décalage entre les bonds technologiques prodigieux qui nous permettent d’envoyer des sondes spatiales étudier la composition des planètes de la galaxie, la ceinture de Kuiper, et l’age du silex qui caractérise notre évolution spirituelle.

Sans vouloir dénigrer votre explication basée sur les atavismes culturels, ne pourrait-on envisager le contraste éblouissant d’un esprit humain aux prises avec la conscience de sa propre fin et incapable de se résoudre à ne serait-ce qu’un début d’acceptation de l’idée de la mort en tant que finalité de tout choses vivante ?

Est-ce dans le même esprit que naissent et évoluent ces fabuleux concepts scientifiques et ce refus obtu et apeuré de l’idée même de la mort ? Ce serait trop simpliste comme explication. Ce serait négliger les mécanismes de l’esprit au sein duquel la pensée et la mémoire occupent une place prépondérante pour la science mais ne nous sont d’aucun secours, bien au contraire ils sont des boulets, pour toutes les considérations spirituelles comme l’amour, la peur, la mort, le désir, l’envie, le chagrin, etc..

Nous avons cassé des molélcules, fait entrer en collision des particules à très haute vitesse, découvert la prodigieuse énergie des neutrons rapides, la transmutation de la matière en de nouveaux isotopes inexistants à l’état naturel, mais nous sommes encore comme des enfants apeurés devant la perspective d’une séparation, la perte d’un proche et nous réagissons encore comme des animaux en défense de territoire que nous croyons notres mais que nous n’occupons que le temps d’une vie.

Il est donc évident que nous ne nous connaissons pas ou si peu, psychologiquement parlant, même si nous tutoyons les sciences et sommes capables de prouesses insoupçonnées dans notre maîtrise de la matière.

Pourtant, toute notre éducation adresse des problématiques concrètes et pragmatiques, celles ou nous excellons et fait l’impasse totale sur le fonctionnement même de l’esprit, sur la connaissance de soi.

Dès lors, comment s’étonner de ce gouffre béant, ce décalage entre nous et ce qui est plus intime même que le souffle de notre respiration, notre propre esprit que nous résumons à tort à la mémoire et la pensée qui ne sont que deux mécanismes parmi d’autres.


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