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Commentaire de Tristan Valmour

sur Y a-t-il un lien entre le QI, l'athéisme, le comportement libéral et l'exclusivité sexuelle chez les hommes ?


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Tristan Valmour 1er mars 2010 12:29

Alors ça, c’est rigolo. Soit c’est encore un crétin de journaliste illettré qui n’a rien compris à une étude scientifique, soit c’est un chercheur rémunéré au nombre d’articles publiés (vous savez, on veut faire la même chose en France). Plus tu publies, plus tu touches, donc tu publies n’importe quoi. Ensuite, le préjugé s’installe. Rappelons que 30% des études scientifiques sont bidonnées.

 

Avant toute chose, il faut distinguer la corrélation de la relation causale. Le professeur nippon a établi une corrélation, pas une relation causale : des hommes sont en même temps ceci cela. X n’entraîne pas Y. On peut aussi démontrer que des hommes qui portent un chapeau sont « plus intelligents » que des hommes qui n’en portent pas.

 

Ensuite, la mesure du QI est un test psychométrique. La psychométrie est de la psychologie différenciée. C’est-à-dire qu’elle a pour but de chercher des différences entre les gens. Donc, forcément, elle va en trouver ! C’est son rôle, ah ah. On pourrait aussi faire des tests pour trouver des ressemblances entre les gens, mais ça intéresse moins. Ca pourrait mettre en danger le fonctionnement pyramidal et malthusien de la société : les meilleures places aux zélites, qui doivent être minoritaires et détectées par différents tests (test Ena, Science Po, jeune et jolie).

 

La psychométrie est donc à la psychologie ce que l’astrologie est à l’astronomie : une pseudoscience. Même si de nombreux vrais et éminents scientifiques (la majorité sans doute) attestent la validité des tests psychométriques.

 

Bon, les premiers tests ont été faits par Binet, repris ensuite et améliorés à l’université de Stanford. On peut parler aussi de Spearman, du facteur G, etc. On utilise d’ailleurs toujours des tests dits Binet-Stanford.

 

Mais aujourd’hui, on utilise plutôt les tests de Wechsler : WAIS, WISC, WPPSI. C’est plus joli. Et surtout,

 

Les tests dits « de QI » analysent surtout le comportement prédictif en fonction de modèles. Déjà, si tu sors du modèle, t’es foutu. Faut rentrer dans les cases.

 

Donc, si je pose 2 – 3 – 4 – 5 – 6…. ? le nombre à trouver est 7. Facile. Si je pose 2 – 4 – 3 – 9 – 4 – 16 – 5 - …. Le nombre à trouver est 25 (5²). Celui qui ne connaît pas le carré est-il con ? Non, il ne connaît pas, c’est tout. A l’inverse, un ordinateur te trouve le résultat facilement. Un ordinateur est-il intelligent ? Bah non, c’est con un ordinateur, il ne dort pas, il n’a pas d’émotion. Peut-on dire que le freluquet agité au QI de 180 qui cherche un balèze au QI de 80 est intelligent ? Ca reste à voir !

 

A l’inverse, tu t’entraînes à passer des tests de QI, ton résultat va s’améliorer parce que tu auras compris comment ça fonctionne. Tu es plus intelligent pour autant ? Bah, non plus. Tu as seulement modifié ton comportement pour prévoir. Voilà pourquoi les tests de QI sont des tests prédictifs, pas des tests d’intelligence.

 

Le test de QI, comme tout test, mesure la capacité à passer un test selon un modèle prédéfini dans des conditions prédéfinies. Par exemple, on sait que la musique classique augmente les résultats aux tests. De même, on sait aussi que la lumière naturelle augmente les résultats, comme une inclinaison de 5° d’une table. Et plein d’autres trucs comme ça. L’heure à laquelle on fait le test, le stress, le cycle ultradien, le rôle de l’alimentation dans la synthétisation des neurotransmetteurs, etc.

 

Autre exemple, les tests de QI se passent en un temps déterminé. Mais on sait depuis Paivio et la théorie du double codage que ceux qui se font une représentation du réel en image sont plus lents à lire un énoncé que ceux qui se font une représentation du réel en mots. A l’inverse, ils sont plus rapides lorsqu’il faut traiter des images.

 

Donc, les tests de Qi, comme toute épreuve (dissertation, commentaire de document, QCM, etc.) ne mesurent pas vraiment les connaissances ou les compétences, mais la capacité à passer un test dans des circonstances précises ainsi que la capacité à lire une consigne. A quoi ça sert donc ? A ELIMINER !

 

Sans compter la myélinisation des axones qui permet de faire passer l’information beaucoup plus rapidement à travers le neurone. La rapidité est essentielle dans un test en temps réduit. Voir nœud de Ranvier pour savoir comment dans le détail, ça fonctionne.

 

Les résultats de tout test ou étude faite en laboratoire n’est pas forcément reproductible dans la société ! Et ça, c’est fondamental !!!

 

Nous sommes tous différents, nous mettons tous en œuvre des stratégies différentes pour résoudre des problèmes. Et nous avons tous la capacité à résoudre les problèmes. C’est la vitesse de traitement qui nous différencie surtout. Les tests mesurent le résultat, pas le processus.

 

La plasticité synaptique est en train de révolutionner les sciences cognitives et prouver que chacun d’entre nous est capable de s’améliorer considérablement. C’est valable autant pour les laïcs que pour les religieux. Autant pour les fidèles que les infidèles.

 

Alors, c’est quoi l’intelligence ? Ca, c’est compliqué. Personne n’est capable de la définir précisément. Howard Gardner est sans doute le plus proche de ce qu’est, ou plutôt de ce que sont les intelligences. Des travaux sur le « fluid intelligence » sont prometteurs. Mais à mon sens, l’intelligence est essentiellement liée à la mémoire de travail et à son empan mnésique, soit la capacité à gérer en même temps un nombre x (en moyenne de 5 à 9) informations en même temps. Ca aussi, ça s’améliore.

 

Etre intelligent, ça s’apprend. Des études sur de vrais jumeaux confiés à des familles différentes ont prouvé des différences importantes selon l’environnement culturel. Le facteur génétique, à mesure que la science progresse, voit son importance décliner ; l’acquis l’emporte sur l’inné.

 

Sommeil, nourriture, relations sociales (en vrai, pas par internet car besoin de contacts corporels), sport, apprentissage permanent et varié sont les clefs de l’intelligence. Et de la lutte contre les maladies neurodégénératives.

 

Pour finir, l’étude est complètement bidon.

 


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