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Commentaire de Krokodilo

sur Doit-on obligatoirement aimer ses enfants ?


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Krokodilo Krokodilo 11 mars 2010 12:25

Bravo pour nous pondre régulièrement des articles sur des sujets difficiles, peu traités voire jamais (cf. la série « médico-sexuelle »), et de le faire de façon intéressante. C’est une des voies possibles pour qu’Agora vox soit complémentaire des journalistes, et non une pâle copie des médias pros, ou uniquement un site de débats sur l’actualité.
« Et puis l’amour est difficile à définir »
Vous m’avez devancé dans ce message ! J’allais dire que l’article pèche par la fragilité de ses bases : comment définir aimer ou ne pas aimer ses enfants ? S’agit-il de les placer sur un piédestal, de raconter chaque semaine à tous les voisins le beau dessin abstrait qu’ils ont fait, de sacrifier toute vie personnelle autre ?
Finalement, c’est comme dans les relations de couple, où l’amour est fluctuant, se modifie avec le temps (la passion, les projets communs – dont les enfants, ou pas -, etc.). Les psychiatres disent en plaisantant que la plupart de leurs patients rêvent, inconsciemment ou pas, de « tuer » ou de se débarrasser de leur conjoint...
Je pense qu’il en est de même avec les enfants : on les aime de façon différente selon sa propre personnalité, nos propres espérances ou projections en eux, selon les époques, les aléas de la vie.
A mon avis, le besoin d’enfant est profondément ancré en nous, inné, tout simplement pour assurer la perpétuation de l’espèce ; on peut en juger d’après la souffrance de ceux qui l’auraient souhaité et ne le peuvent (stérilité, pas de conjoint stable, etc). Que quelques personnes ne ressentent pas ce besoin, ou très peu, c’est possible, mais en moyenne, la nature fait en sorte que le comportement des animaux assure l’avenir de l’espèce ; et selon les espèces, ces comportements peuvent être très différents : l’ours quitte très tôt sa famille, d’ailleurs il peut même tuer les oursons si la mère ne le chasse pas avant, alors que quelques (rares) espèces sont monogames ou presque.
Devant cette variété éthologique, il est logique que les relations avec les enfants fluctuent selon les individus, les civilisations et le temps.
D’ailleurs, vous avez dit je crois « presque tabou », car effectivement, ce thème est parfois abordé, je me souviens d’un excellent téléfilm sur une négociation historique célèbre (chez les diplomates) dont le personnage principal était glacial avec son fils, élevé par le personnel, soit qu’il avait lui-même été élevé ainsi, soit qu’à cette époque-là, compte-tenu de la mortalité infantile, il était vain de s’attacher trop tôt.
La longue liste de raisons de ne pas (trop) aimer les enfants est anecdotique, car chaque exemple ou presque peut être aussi une raison de s’y intéresser : les dessins reflètent la psychologie, la vision et l’état psychologique de l’enfant à ce moment-là (très utilisé en pédo-psy). Les photos sont destinées aux parents, dans une (vaine) tentative de figer le temps. Les histoires à raconter sont des archétypes polis par les siècles, qui contiennent tous une leçon de vie (Psychanalyse des contes de fée, Bettelheim). Le Monde de Narnia, à regarder une fois, ça m’a plu, maque d’humour de de second degré pour une deuxième vision, mais ça aide à rester jeune. Etc.


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