Jacques Julliard,
ex-éditorialiste du nouvel-obs, se reveille :
Vingt
thèses pour repartir du pied gauche
Extraits :
3. C’est à la faveur de la mondialisation de l’économie
qu’un grand coup de force intellectuel et social
a pu être exécuté sans coup férir. Le capitalisme financier a
su tirer parti de l’ouverture des marchés émergents, mettre en
concurrence les travailleurs à l’échelle internationale pour
faire pression sur les salaires. Il s’est imposé comme la seule
hyperpuissance à l’échelle planétaire, au détriment des Etats.
8. L’Europe, qui, à cause des positions de ses deux
nations de tête, l’Allemagne et la France, aurait dû
jouer un rôle de contrepoids aux tendances hyperlibérales du
capitalisme anglo-saxon, a failli complètement, au chapitre
économique comme au chapitre politique. Conduite par des politiciens
médiocres et sans vision, elle s’est faite l’instrument docile des
tendances les plus dérégulatrices du capitalisme international. Cette
véritable forfaiture explique le discrédit qui la frappe
dans les classes populaires de tous les pays membres.
20. La destruction de toute forme de planification
indicative et de toute politique industrielle, en un
mot de toute espèce de régulation, est l’une des causes
principales des dérives que nous connaissons aujourd’hui. La
nécessité de rétablir une régulation économique respectueuse du marché
est aujourd’hui comprise de tous. Seuls manquent pour le moment la
volonté politique et les moyens de l’exercer. Il appartient à un
rassemblement démocratique de les faire
apparaître.