• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Zerth

sur De la société de surveillance à la société des surveillants


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Bourricot Zerth 12 décembre 2006 18:04

Le problème fondamental de toute cette histoire c’est que la sécurité qui peut être posée comme question légitime est devenue surtout un domaine instrumentalisé politiquement. En effet, trop d’enjeux partisans, électoraux sont rentrés en compte pour discuter sereinement de la question.

Le minimum de dignité avant de s’enflammer et de s’extasier devant une « solution » qui n’a jamais fait ses preuves, comme je l’ai indiqué précédemment est de prendre du recul par rapport à notre histoire. Comme j’expliquais, vu la proportion de la délinquance, quand on parle de fluctuation statistique même de l’ordre de 10% , 15% c’est dérisoire en terme de nombre absolu.

La question est : sommes-nous en insécurité ? Sans hésiter, la réponse est NON. En effet, si l’on prend sur des temps longs, depuis 1945 par exemple (car prendre un date ultérieure ne signifierait rien)on a jamais été autant en sécurité ! Pour aller plus loin on pourrait se demander pourquoi la délinquance augmente t-elle... Tout simplement par un effet démographique. La population augmente. Le nombre d’actes délinquants augmente. En effet, la population a augmenté depuis 1945 de près de 60%(passant de 35 million à presque 65 millions) Dans le même temps si l’on considère que la proportion de délinquants dans la population reste la même, il est donc logique de trouver d’avantage de délinquants, donc plus d’actes délinquants. Par contre est-ce que le nombre de policiers a augmenté en conséquance ? Ca c’est une question à poser et à mon avis la réponse risque d’étonner... En effet le nombre de policiers pour 1000 habitants a significativement diminué. Surtout depuis 1970. En effet, on a plus le même entrain depuis la crise économique à engager des fonctionnaires. La tendance est même plutôt à en réduire le nombre. Je ne vais pas revenir non plus sur la répartition des forces de police assez curieuses que je tentais d’expliquer plus haut. Mais on pourrait aussi examiner leur mode d’action. En effet, nous avons la police de patrouille(ceux qu’on voit régulièrement marcher peinards)plus histoire de dissuasion, ils agissent rarement sauf pour les cas de flagrant délit. Après nous avons la police judiciaire qui est là donc pour procéder à des interpellations dans le cadre d’une affaire judiciare. Ils n’interviendront que dans ces cas là. Et seront les euls à être vus dans les quartiers les plus difficiles. Au Québec, les flics sont tout le temps dans la rue, qu’il vente, qu’il pleuve et ne reste pas dans les bureaux(en France, la police administrative est plus importante en nombre que la police dite de terrain) Enfin je prendrais un dernier argument, le dispositif prévu par la préfecture pour la Ville de Paris coûte 4,4 millions d’euros. Un dispositif qui ne prévient rien du tout et empêche encore moins, qui permet au mieux d’identifier(quelle galère ca doit être la nuit...) Quatre millions quatre cent mille euros plus le prix bien sûr de l’entretien, du renouvellement(cb de caméras seront explosées ?), des techniciens de surveillance recrutés ou réquisitionnés pour mater les images, la facture va être très vite très forte pour ce dispositif. Cet argent aurait pu tout aussi bien servi à financer quelques comissariats dont un à Clichy sous bois, où il y en a toujours pas. Préfère t-on une police humaine qui puisse agir ou un dispositif électronique qui à terme sera impuissant. Car en effet, ce qui est fait par l’homme peut être défait de la même façon. Ainsi après un temps de disuassion limité, un délinquant aura vite fait de ne pas se soucier des caméras(visage masqué, hors du champ, ou destruction et le mec derrière sa caméra ne pourra pas faire grand chose)

J’attends le dispositif de protection des caméras, mitrailleuses automatiques peut être ? Qui propose mieux ?


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès