Il faut mettre un terme définitif à cette calomnie ; Rimbaud n’a jamais fait de TRAFIC d’armes.
Il a essayé, une seule fois, d’en faire un COMMERCE ; parfaitement légal, lors d’une caravane, pour les apporter au Roi Menelik ; caravane qui s’est soldée par un fiasco ; les armes ne lui ayant pas été payées au prix où elles lui étaient revenues.
On trouve dans sa correspondance (qui n’est pas qu’une évocation de ses problèmes réels d’argent), une lettre absolument réjouissante de son récit du montage et de l’expédition de cette caravane ; où Rimbaud évoque tous ses problèmes avec un humour drôlatique, et, évidemment, parfaitement formulé.
Rimbaud a choisi, à 20 ans, de renoncer à une gloire possible auprès des cénacles de la littérature et de la poésie, pour choisir de se colleter à la vie réelle, au voyage dont, poète de 7 ans, il« pressentait » déjà « violemment la voile »...
Rimbaud était un être d’exception, traversé par le souffle du génie ; il a révolutionné la poésie et s’en est allé vers son destin hors du commun, d’être aux semelles de vent.
Cette deuxième partie de sa vie, qui a hélas duré peu (mort à 35 ans, dans un hôpital de Marseille, suite à la gangrène d’une jambe), fut parfaitement fidèle à celle qu’il pressentait, qui le poussait ; une vie d’aventures qui, pour être confrontées à la dure réalité de l’époque et des lieux, n’en fut pas réellement épique, mais fidèle au souffle qui l’anima, jusqu’à sa mort.
Rimbaud est LE génie de’ la poésie, à jamais.
Le volume de la Pléiade contient l’ensemble de sa correspondance, que je conseille à tout lecteur intéressé par son oeuvre.
A lire aussi, l’excellent livre de Jean Teulé ; Rainbow pour Rimbaud