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Commentaire de L’enfoiré

sur Les fouilles curieuses d'un artiste officiel à l'exposition archéologique d'Arles


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L'enfoiré L’enfoiré 18 avril 2010 14:47

Françoise, Vous avez raison. Comme vous n’y étiez pas venu, je reprends ce que j’écrivais récemment. à ce sujet :

Dernièrement, je lisais le titre d’un article dans un hebdomadaire "Être artiste, c’est utiliser ses angoisses". L’artiste, Christian Boltanski répondait à un journaliste comme vous et donnait ses impressions sur la vie et sa manière de la vivre, mais qui pour lui était plus une manière d’aborder la mort.

...se disant non croyant, il avait la mort comme toile de fond dans son œuvre. Celle-ci, disait-il, est fondée sur l’émotion à l’écart des théories grandiloquentes. Ce dernier point me parait déjà bien douteux. La non grandiloquence et le manque d’emphase, je le verrais bien ailleurs que chez lui. Récemment, il utilisait des vêtements usés, des boîtes de biscuits rouillés pour traduire sa révolte contre la mort, la disparition et l’oubli. Se sentir comme un réalisateur d’un opéra dont la musique serait l’architecture en y associant l’Enfer de Dante et la main de Dieu et du hasard comme métaphore du destin. Si c’est manquer d’emphase dans le fond, même si la forme est assez primaire, faites moi signe.

Pour compléter son programme, obsédé par la mort, il disait avoir l’impression de se balader dans un « champ de mine d’après la mort » dans lequel on se rencontrerait avec des questions telles que :

- "Et, toi, comment es-tu mort ?" As-tu souffert ? As-tu laissé des amis ?

...Si au Moyen-Age, qu’il citait en référence, la question ne se posait même pas, la période des Lumières a changé tout cela. Le siècle dernier a ouvert, en plus, le débat pour tous avec des explosions, des espérances de liberté insoupçonnées. Notre 21ème siècle, sous le couvert de nouvelles crises, fait une marche arrière notoire. La peur du lendemain obscurcit l’horizon.

... Lui, comme artisan, puisqu’il aime s’appeler ainsi, déclarait que le progrès scientifique avait été un ratage au 20ème siècle. Que la science n’avait pas réussi à sauver l’humanité en accumulant les connaissances. Il ajoutait que la culture aurait dû rendre les gens meilleurs et avait aussi manqué à ses devoirs. Si c’est partiellement vrai, il n’a pas tout compris. Si la belle musique ne rend pas nécessairement les gens meilleurs, elle ne donne qu’une notion de ce qui est beau en laissant la liberté à tous de l’interpréter à sa mesure. .....Cet « artisan » a d’ailleurs parfaitement compris les règles du jeu de l’argent puisqu’il a proposé sa vie en viager à un riche collectionneur. Depuis, des caméras filment sa vie en direct 24 heures sur 24 pour le bon plaisir de son mécène.

Les affaires terrestres sont ailleurs que dans les nuages. Comme en tout, la culture, le progrès scientifique ont des défauts seulement par ses extrémismes. L’art, son soi-disant salut, ne fait pas beaucoup mieux dans ses excès. Il ne fait souvent qu’apporter un rêve artificiel si ce n’est pas, en définitive, le pire des cauchemars."

Voilà, puisque vous en parliez, Françoise, cela avait une raison d’être ici.


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