Sur Liberterre, article de Dominique Guillet mai 2007 :
http://www.liberterre.fr/gaiagnostic/dominique/planete-desert1.html
En effet, selon les enquêtes publiées par l’IFEN
en 2005, 96% “seulement” de nos cours d’eaux et 61% “seulement” de nos
nappes phréatiques sont pollués par “seulement” 230 pesticides : la
molécule la plus présente étant l’atrazine qui génère cancers (du sein
et des ovaires), maladies cardio-vasculaires, dégénérescences
musculaires, lésions des poumons et des reins, etc.
Aux USA et au Canada, des études sérieuses ont mis en
évidence la présence, dans les eaux, de très nombreuses substances :
estrone, ethinylestradiol (venant des pilules contraceptives), des
anti-inflammatoires, des remèdes contre le cancer, des tranquillisants,
etc. Aux USA, chaque année un million de patients cancéreux sont traités
par chimiothérapie. Ces patients génèrent approximativement, chaque
année, 650 000 tonnes d’excréments qui sont évacuées dans les égouts.
Des chercheurs se sont aperçus que toutes les substances utilisées en
chimiothérapie sortaient intactes des systèmes de retraitement d’eau.
Toutes ces substances sont mutagènes, carcinogènes, tératogènes et
embryotoxiques.
Au Canada, en 1998, deux chercheurs, White et Rasmussen,
ont calculé que la génotoxicité présente dans l’unité de retraitement
des eaux usées de Montréal d’une part et dans le St Laurent d’autre part
étaient seulement imputables à l’industrie à hauteur respectivement de
15 % et de 10 %. Tout le reste avait une origine “mystérieuse”, selon
leurs commentaires.
En 2005, en Suisse, une thèse de doctorat a porté sur la
contamination de l’environnement par les substances pharmaceutiques.
(recherche de Tauxe Würsch, Annick ; Tarradellas, Joseph).
“Dans la première partie de cette recherche, la présence
et le devenir de cinq médicaments très utilisés (Acide Clofibrique,
Ibuprofène, Kétoprofène, Acide Méfénamique et Diclofénac) ont été
analysés dans trois STEPs durant quatre à sept jours consécutifs.
L’Ibuprofène, le Kétoprofène, l’Acide Méfénamique et le Diclofénac sont
des anti-inflammatoires (NSAIDs). L’Ibuprofène et l’Acide Méfénamique
sont les médicaments les plus vendus de cette étude : 17 tonnes par an et
par substance en Suisse. L’Acide Clofibrique est un métabolite du
clofibrate, de l’étofibrate et du clofibrate d’étofylline. Ces
substances hypolipémiantes sont utilisées pour abaisser les
concentrations plasmatiques élevées de cholestérol et de triglycérides.
La méthode analytique développée pour analyser ces cinq médicaments
permet de récupérer généralement plus de 70% de ces composés. Les
limites de détection (5-15 ng/l) permettent la détection de ces
substances dans les échantillons d’eaux usées.
Les résultats de l’analyse des échantillons montrent que
ces cinq substances étaient persistantes et se retrouvaient dans les
effluents des STEPs ...”
En conclusion, au bout du compte qui va trinquer ? Nous
sommes en pleine pénurie d’eau et ce qui reste d’eau peut difficilement
mériter le qualificatif de H2O !
L’eau de boisson, l’eau d’irrigation, est devenue un
dangereux cocktail de pesticides, de produits pharmaceutiques et de
résidus industriels.
Et pour couronner le tout, l’eau, bien précieux et bien
collectif de l’humanité, est devenue une affaire privée dans les griffes
de quelques multinationales mafieuses.
Voleurs d’eau, Voleurs de terre, Pollueurs d’eau,
Pollueurs de terre, ce sont les mêmes !