Extrait
des « Récits d’humanisme », Michel
Serres, 2006, Édition Le Pommier.
« Humanisme.
Jusqu’à
aujourd’hui, en effet l’humanisme n’eut jamais lieu parce que l’homme
universel qu’il évoquait n’existe pas. En un sens restreint,
ce mot abstrait désigna, dès la renaissance, l’ensemble
des tentatives, réussies ou avortées, en faveur des
lettres latines, d’abord, et grecques, par la suite. Le développement
de la scolastique les avaient, au moyen age, étouffées
; empiriste et logique, fermée dans l’université,
méprise les récits de la littérature.
Datant
de l’age classique, et encore vivace en Belgique et dans les pays de
langues anglaise. Le terme humanité couvre ces mêmes
études, grecques et latines, dont le loisir fleurit en Europe
assez longtemps pour qu’il en reste, ici et maintenant, de rares
témoins. Renaitront-elles en Occident pour tirer de la laideur
et de la barbarie les classes dominantes dont les générations
arrogantes refusèrent naguerre de transmettre au future la
sagesse mère de la Méditerranée ?
Avant
que s’effondre cette beauté, quelques érudits allemands
du XIXe siècle avaient désigné par le mot
Humanismus une doctrine générale, une pédagogie
fondées toutes deux, en souvenir des érudits de la
Renaissance et des philosophes du XVIIIe siècle, sur ce que,
depuis les Lumières au moins, l’on nommait aveuglement nature
humaine. Qui se doutait alors que cette conception imposait de fait
aux tous les habitants de la planète des usages d’Occident ?
Cet humanisme risque encore moins de naitre que l’autre ; il
évoquait, ou de cette façon, narcisse et impérialiste,
ou de manière inaccessible, l’homme universel : il m’eut donc
pas lieu. »
N’essayez pas de m’habiller dans la peau de ce fantôme si mal défini, l’homme universel.
J’aurais du mettre, vu les réactions épidermiques, « Et ces »petits chinois« , grandissant, ... »,