@
non667
J’ai
milité au défunt PSU parce qu’il rassemblait ceux des communistes et des
socialistes qui n’avaient pas suivi le fascisme stalinien (toujours pas appelé
par son nom en 2010). J’ai cru qu’un véritable altermondialisme était porté par
ATTAC et j’y ai adhéré. Dès ma première réunion locale j’ai vu que ce n’était
pas le lieu de réflexion et de proposition que j’avais imaginé. Peu de temps
après, lorsqu’ ATTAC offrit une tribune à Tarik Ramadan lors d’une grande
réunion militante, j’ai eu la
preuve d’une évidente complaisance (pour le moins) de ce mouvement envers
l’islamisme. J’en suis donc sorti.
Je
n’étais déjà plus tout jeune et je n’ai pas cherché un autre parti ou mouvement
politique. Jusqu’à maintenant, de toutes façons, je ne l’aurais pas trouvé.
Je
reste pourtant convaincu qu’un autre mondialisme est possible et absolument
nécessaire, convaincu que la catastrophe mondiale va être gigantesque s’il
n’est pas rapidement mis en place. Convaincu aussi que, comme toujours, ce sont
ceux qui subissent déjà le plus durement la situation actuelle qui en
souffriront le plus.
Vous
me demandez ma stratégie et mon programme mondialo-socialiste. Je n’ai pas de
stratégie mais je pense que toutes celles qui visaient à l’établissement d’un
monde plus juste ont échoué parce qu’elles ne respectaient pas suffisamment le
peuple qu’elles prétendaient servir. On peut le dire autrement : les partis qui
voulaient un monde plus juste croyaient qu’il fallait, au moins provisoirement,
dissocier la politique de la morale et de l’humanisme.
Le
mondialo-socialisme n’a rien d’original. Il ne peut être que l’extension au
monde entier du vieil idéal socialiste, selon moi toujours totalement valable.
Une phrase de Sartre (je crois) peut résumer ce qui doit constituer sa base : "Le
point de vue le plus juste sur les choses est celui du plus déshérité".
Sartre ne voulait certainement pas dire que ceux qui sont dans la pire misère
pensent mieux que tous les autres les nécessités politiques. Il pensait
probablement, comme Marx, que le sous-prolétariat est « condamné » à
son autodestruction (par exemple dans l’alcool pour oublier sa situation, la
supporter chaque jour jusqu’au lendemain…). Je crois que ce que voulait dire
Sartre c’est qu’il faut « se mettre à la place » des plus miséreux pour
penser le changement politique. Autrement dit : le socialiste doit toujours vouloir
que chacune de ses interventions dans la politique apporte D’ABORD une
amélioration du sort des plus malheureux.
J’ai
été long, et j’ai l’impression de n’avoir pas dit grand chose… mais,
précisément, c’est dans les partis politiques de gauche ("l’intellectuel
collectif" que voulait Marx) que devrait se poursuivre ce genre de débat.