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Commentaire de Pierre Régnier

sur Rappel du 18 juin . .


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Pierre Régnier Pierre Régnier 20 juin 2010 21:58

@ non667

J’ai milité au défunt PSU parce qu’il rassemblait ceux des communistes et des socialistes qui n’avaient pas suivi le fascisme stalinien (toujours pas appelé par son nom en 2010). J’ai cru qu’un véritable altermondialisme était porté par ATTAC et j’y ai adhéré. Dès ma première réunion locale j’ai vu que ce n’était pas le lieu de réflexion et de proposition que j’avais imaginé. Peu de temps après, lorsqu’ ATTAC offrit une tribune à Tarik Ramadan lors d’une grande réunion militante, j’ai eu la preuve d’une évidente complaisance (pour le moins) de ce mouvement envers l’islamisme. J’en suis donc sorti.

Je n’étais déjà plus tout jeune et je n’ai pas cherché un autre parti ou mouvement politique. Jusqu’à maintenant, de toutes façons, je ne l’aurais pas trouvé.

Je reste pourtant convaincu qu’un autre mondialisme est possible et absolument nécessaire, convaincu que la catastrophe mondiale va être gigantesque s’il n’est pas rapidement mis en place. Convaincu aussi que, comme toujours, ce sont ceux qui subissent déjà le plus durement la situation actuelle qui en souffriront le plus.

Vous me demandez ma stratégie et mon programme mondialo-socialiste. Je n’ai pas de stratégie mais je pense que toutes celles qui visaient à l’établissement d’un monde plus juste ont échoué parce qu’elles ne respectaient pas suffisamment le peuple qu’elles prétendaient servir. On peut le dire autrement : les partis qui voulaient un monde plus juste croyaient qu’il fallait, au moins provisoirement, dissocier la politique de la morale et de l’humanisme.

Le mondialo-socialisme n’a rien d’original. Il ne peut être que l’extension au monde entier du vieil idéal socialiste, selon moi toujours totalement valable. Une phrase de Sartre (je crois) peut résumer ce qui doit constituer sa base : "Le point de vue le plus juste sur les choses est celui du plus déshérité". Sartre ne voulait certainement pas dire que ceux qui sont dans la pire misère pensent mieux que tous les autres les nécessités politiques. Il pensait probablement, comme Marx, que le sous-prolétariat est « condamné » à son autodestruction (par exemple dans l’alcool pour oublier sa situation, la supporter chaque jour jusqu’au lendemain…). Je crois que ce que voulait dire Sartre c’est qu’il faut « se mettre à la place » des plus miséreux pour penser le changement politique. Autrement dit : le socialiste doit toujours vouloir que chacune de ses interventions dans la politique apporte D’ABORD une amélioration du sort des plus malheureux.

J’ai été long, et j’ai l’impression de n’avoir pas dit grand chose… mais, précisément, c’est dans les partis politiques de gauche ("l’intellectuel collectif" que voulait Marx) que devrait se poursuivre ce genre de débat.


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