Capèteries diurnes : Acte I, scène
II
La nuit est
tombée. Monsieur Armand et FF VON FS devisent et fument tranquillement leurs
pipes d’opium dans le cabinet de VON FS.
Monsieur Armand : -Là
vous vous surpassez, M. de la Friche ! Même vos teutonnades ne sont
pas de la même qualité (quoique - ô Zahia, wesh wesh c’est du grand art).
FF VON FS :-Je vous suis gré de savoir apprécier
à leur juste mesure mes teutonnades à but strictement pédagogique, bien que j’ai bien conscience
que peu ici sauront les apprécier à leur juste valeur, pas plus ne jetons les
perles aux pourceaux, pas plus les bons mots ne sont compris par la vile roture
qui occupe cette virtuelle agora…Soit !
Entre temps,
Madame la Marquise de la Croupe-Cambrée et son époux le Comte Sénile Van
VergeMollën rejoignent dans le petit cabinet où ils devisent Monsieur Armand et
FF VON FS…
Monsieur Armand :-Plus
sérieusement, il existe une tradition dommageable de rupture systématique entre
les régimes qui ont gouverné la France depuis deux siècles qui nuit à la
stabilité et fait de chaque parti politique une faction occupée avant tout à
dégommer ses rivales.
FF VON FS :-Ô
comme à nouveau, vos paroles m’enthousiasment au plus haut point ! combien
avez-vous donc raison ! en voilà une autre de ces infâmies que d’avoir accordé
aux masses, généralement formées de
parasites sociaux ou bien encore de métèques ou nègres prompts à la barbarie,
la fonction souveraine qu’est le vote : autant préférer le purin au bon vin ! Ce suffrage universel qui n’est rien d’autre
qu’une machine servant à l’exaltation de
la médiocrité, l’élimination de ceux qui par nature et naissance sont destinés
à former l’élite de notre nation : cette haine d’une aristocratie
naturelle, par le biais de cet absurde système électoral, permet à des
individus dépourvus de toute valeur, sans capacité intellectuelle, sans
éducation ni instruction de prétendre à avoir suffisamment d’intelligence
politique pour voter ou non ; ou d’accéder à un pouvoir qui de par leur
nature et condition leur est naturellement interdit. Et si ce n’est la Nature,
la Raison le condamne aussi.
Monsieur le Comte Sénile Van VergeMollën : -oui le gouvernement des factions, du vice et
de la corruption ! Cosmopolites, maçons, métèques et nègres qui vivent des
subsides de cette putain décatie que certains osent qualifier de République alors
qu’elle n’est que le gouvernement d’une chienlit plébéienne et étrangère à
notre sainte Patrie ! Le règne des histrions et des courtisanes, des pédérastes
et pornocrates !
FF VON FS : -je
vous rejoins mon cher Comte de Van VergeMöllen !Ni Dieu ni la Raison ne
sauraient tolérer que le pouvoir naisse de ces masses illettrées et brutales,
dont l’inclination naturelle tend vers la barbarie et non la
civilisation : pouvoir crasseux et
contre-nature du Peuple qui insulte autant Esprit qu’Intelligence, en éliminant
d’une manière autant impie qu’infâme ce processus de sélection naturel et
d’affinement qui permet à ceux dont la destinée est de former la caste des
grands hommes de notre nation d’accéder aux fonctions qui leur sont
naturellement réservées et d’ainsi de mener la plus juste et sage des
politiques : la seule à même de régénérer notre nation et d’en finir avec ces
nouveautés progressistes et égalitariennes qui sont autant étrangères que
contraires à l’Esprit de notre Sainte Nation.
le Comte Sénile Van VergeMollën :-En cela, mon cher Von FritzenSouchern, est
souhaitable le plus promptement l’abolition de la démocratie ainsi que du vote
populaire, et l’instauration du vote censitaire et d’un gouvernement de ceux
que la Nature a voué à l’excellence.
Madame la Marquise de la Croupe-Cambrée :-ô mon cher Sénile, gardez donc votre
calme, rappelez-vous ce que le médecin vous a dit : prenez garde à vos
humeurs ! Si je puis me permettre, je ne peux que vous rejoindre
Messieurs, et confirme les mots de ce bon Monsieur Armand, qui me semble avec
raison insister comme il se doit sur les questions de rupture et de stabilité…De
ma modeste expérience, je ne peux que témoigner que toute rupture ne peut que
nuire à l’acte…de gouverner ; de même que pour tendre….vers la plus juste
et sage politique, est nécessaire une certaine fermeté…je dis bien fermeté et
non rigidité : il faut savoir garder quelque latitude afin de pouvoir
prendre le moment opportun….les mesures nécessaires…Ainsi pour bien ….gouverner,
faut-il à la constance associer l’endurance.
FF VON FS :-ô chère Marquise que vos paroles sont justes, et
certains prétendent priver la femme de raison ! dites-moi, avez-vous déjà
vu une vuvuzuela ? je reviens tout juste du Transvaal et y ai découvert
cet étrange instrument.
Madame la Marquise de la Croupe-Cambrée :-Non, mon cher Franz, j’en meurs d’envie,
vous savez combien les instruments de tout type, taille ou genre me passionnent !
FF VON FS :-Soit…passons donc dans mon cabinet de curiosités et
laissons Monsieur votre époux et Monsieur Armand devisaient des affaires du
Monde…cela vous dérangerait-il que je vous appelle Zahia ?
Madame la Marquise de la Croupe-Cambrée :-aucunement, mon bon Franz…