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Commentaire de perlseb

sur Climat social : l'avertissement lucide de… Tocqueville


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perlseb 25 juin 2010 00:09

Je ne prétends pas être sûr de moi sur les avis que j’émets. Pour ce qui est de l’animalité, elle est d’abord physique et indissociable (l’homme ne peut pas prétendre n’être qu’un cerveau). C’est en ce sens que l’homme ne pourra jamais s’extraire de l’animalité : il faut bien manger, se reproduire...

Pour ce qui est du mental, bien évidemment c’est un peu plus compliqué. Mais la nature nous influence tellement dans nos comportements. Bien souvent, les hommes (et sûrement les femmes, mais je ne préfère pas parler à leur place) ne se rendent pas compte à quel point leur vie entière est basée sur la nécessité de plaire à l’image qu’ils se font de l’autre. C’est très sexuel et c’est la nature qui donne cette raison de vivre : un combat de gènes diront certains. On peut dompter ce combat consciemment : ne pas vouloir se reproduire, ne pas chercher particulièrement à plaire en restant discret... et se demander à quoi peut bien servir la vie d’un être vivant sans sa reproduction. Je n’ai bien évidemment aucune réponse, mais le fait de se reproduire ne répond pas non plus à cette question. La reproduction nous rappelle simplement que nous sommes des animaux et donne un sens à notre vie de parents (ce sens est donc provoqué par notre nature animale, ce n’est pas un trait humain).

Je n’ai aucune réponse sur le sens de l’humain, ni de l’humanité (qui vit, je pense, des heures sombres et qui vont peut-être s’assombrir encore plus). Et cela ne me gêne pas. Il faut juste profiter un peu de cette vie, sans empêcher les autres d’en profiter également. Et pourtant, même ce but est presque impossible à atteindre : nous sommes indirectement responsables de la marée noire américaine, et notre génération inconsciente met peut-être un terme à l’avenir de l’homme, qui sait ? En plus, je ne suis même pas anthropocentriste. Pour la survie des animaux, je souhaiterais presque l’extinction de l’homme. Seulement, il est vrai que, sans l’homme, il n’y a pas beaucoup d’animaux pour trouver la Terre belle et se rendre compte à quel point la vie et l’univers sont complexes.

Je trouve quand même que nous avons une chance inouïe aujourd’hui : des connaissances phénoménales, qui ont mis des siècles à être accumulées sont disponibles et consultables presque gratuitement. Mais il est très dur de constater à quel point notre organisation sociale n’a absolument pas progressé depuis l’Egypte ancienne (hiérarchie ou système pyramidal), même si les connaissances nous montrent qu’autre chose serait théoriquement possible. Quelque part, ce déphasage (entre l’organisation sociale et les belles idées que l’on nous enseigne) est gênant. Alors peut-être que Agoravox permet de se déculpabiliser un peu en se disant que l’on n’est pas juste un complice passif de ce système ? Peut-être, plus simplement, que « l’éducation des médias » (possession, caprice, égoïsme, comédie,...) touche beaucoup plus de monde que l’éducation nationale : la gène ne serait ressentie que par peu de personnes ? Mais ça devient assez prétentieux de ma part... Peut-être, encore plus simplement, que l’homme n’est qu’un animal raté, qu’il le ressent en permanence (haine intérieure incontrôlable vis-à-vis de la nature) et qu’il n’aurait jamais pu survivre sans son intelligence et ses mains inutiles devenues indispensables. L’humain, contrairement à l’animal, est peut-être condamné au mal-être, mais, quelque part, j’aurais envie d’espérer que non. Il est possible que cet espoir ne soit lié qu’à notre âge et à la conscience de notre mort que l’on voit plus ou moins loin, sans pour autant savoir quand. Il y a quand même des consciences (comme la mort) qui dérangent tous les humains (même en acceptant cette animalité qu’est la mort) et que les animaux n’ont vraisemblablement pas à gérer.

Il faudrait avoir une conscience pour les choses agréables et rester animal pour les autres. Mission impossible, sauf pour nos chefs, apparemment dépourvus d’empathie ? Finalement, le problème, c’est la conscience, autrement dit, le fait d’être humain : la boucle est bouclée. Notre organisation sociale est conçue pour des crocodiles.


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