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Commentaire de Jesse Darvas

sur En France, un écrivain, père de huit enfants, est incarcéré pour ses recherches historiques


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Jesse Darvas Jesse Darvas 11 août 2010 12:38

 Il y a 2 énormités dans cette pétition :


1) parler des opinions politiques de Reynouard (ce qui n’était d’ailleurs pas nécessaire si le principe était de défendre la liberté d’expression de chacun) en le qualifiant « d’ultra-conservateur » alors qu’il s’agit d’un néo-nazi (cf. l’article publié par un autre internaute d’agora vox sur le sujet qui donne tous les éléments).

2) dire qu’il est emprisonné pour des « recherches historiques » alors que son tract de 16 pages que l’on trouve facilement sur internet (au temps pour la « censure » !) n’est qu’une succession de citations de bobards négationnistes éventés depuis longtemps (G.Rudolf, W.Sanning...) et de collages de photos ; au passage ce tract va très au-delà de la « négation de l’existence des chambres à gaz homicides » puisqu’il prétend que seuls 300 000 juifs sont morts dans les camps nazis, et ce par la faute des Alliés qui ont affamé l’Allemagne (sic !!) . Le tract qualifie également de « propagande » l’intégralité des travaux historiques sur la 2ème guerre mondiale ce qu’euphémise Blanrue en « prendre le contre-pied de l’histoire académique ». Nulle « histoire » et nulle « recherche » dans ce document. Là encore Blanrue ne peut ignorer le contenu du tract et sa présentation est manifestement malhonnête.

Bref, Blanrue aurait pu honnêtement prendre la défense de la liberté d’expression en écrivant « un néo-nazi admirateur d’Hitler, qui cherche à nier l’existence de l’extermination des juifs pour réhabiliter son héros, a le même droit à l’expression que n’importe qui dans un pays libre. Le fait que ses propos soient un mélange d’absurdité et d’ignominie ne justifie pas de le jeter en prison. »


Dans une certaine vision de la liberté d’expression (à la Chomsky) un tel discours se défend (comme on peut défendre le droit à l’expression du racisme, qui est libre aux Etats-Unis). Il aurait cependant peu d’adeptes et c’est sans doute pourquoi le texte de Blanrue présente un tableau plus « avantageux » en mettant au passage les « 8 enfants » dans la balance (que diable viennent-ils faire là ? Blanrue ne défendrait pas VR s’il était sans enfants ?). La deuxième raison de cette dissimulation est sans doute plus tortueuse : il s’agit moins de faire libérer VR (il sait bien que cela ne se produira pas !) que de faire passer auprès d’esprits faibles ou crédules l’idée qu’il existe deux versions de l’histoire et qu’un « débat loyal et démocratique » est « interdit » sur ces questions ; alors que les bobards négationnistes, que l’on trouve facilement sur la Toile lorsqu’on cherche, ont été patiemment démontés par des âmes dévouées bien que la vie soit courte et qu’il y ait de meilleures manières d’occuper son temps : taper « holocaust denial » dans google et vous trouverez tout le nécessaire.


On peut critiquer la loi Gayssot sur d’autres bases mais prétendre qu’elle empêche des historiens de travailler suppose de donner au moins un exemple d’historien reconnu par ses pairs qui se soit plaint de n’avoir pu mener à bien ses recherches (il ne suffit pas de se prétendre historien pour l’être !). Il n’y en a pas : seuls les faussaires négationnistes sont « empêchés » par la loi Gayssot.

Pour ceux qui veulent vraiment comprendre les motifs de cette loi (qu’il est légitime de critiquer, à condition de savoir de quoi on parle), ce texte est intéressant (comme le reste du site concerné) :

http://www.phdn.org/negation/gayssot/critiques.html 

 


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