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Commentaire de J. SCIPILLITI

sur Robe noire et législateur : conflits d'ordre moral et d'intérêts


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J. SCIPILLITI 25 août 2010 14:00

@ l’auteur

Je constate une fois de plus que dès qu’il s’agit de justice, de droit, tout le monde se croit autorisé à en parler à tort et à travers (surtout à travers) sans qu’il soit nécessaire de connaître son sujet. Ce qui fait que cet article est un tissu d’erreurs, d’approximations, de préjugés populistes... Je n’en relèverai que l’essentiel.

1. Vous incluez les avocats dans le « pouvoir judiciaire ». C’est bien la première fois que je lis une chose pareille. Seuls les magistrats constituent le pouvoir judiciaire, car eux seuls rendent la justice. Les avocats, qui sont des « auxiliaires de justice » au même titre que les huissiers, les notaires, les avoués etc... n’ont aucun pouvoir de décision, et donc n’entrent en aucune manière dans le pouvoir judiciaire.

2. Vous prétendez qu’il y aurait une « attraction grandissante des hommes de robe vers le prétoire parlementaire  », du fait que l’on compterait 60 parlementaires actuellement avocats. Or c’est tout le contraire. Le nombre des avocats dans la vie politique en général, qui est une donnée ancienne dans tous les pays du monde, est en régression constante au plan historique. Le parlement (Assemblée Nationale + Sénat) compte acutellement 920 membres. 60 avocats, cela fait donc 6 ;5 %. Si l’on remonte à la Révolution, on constate que l’Assemblée Constituante élue en 1789 comptait 218 titulaires d’office de justice, dont 151 avocats. (cf Robert Badinter, « Le plus grand bien... » Fayard 2004). Aux élections législatives d’avril 1848 (chambre unique élue pour trois ans) 38 % des députés étaient avocats (Histoire de France, Daniel Rivière, Hachette 1986). Enfin il y avait tellement d’avocats élus ou ministres sour la IIIè République, qu’elle fut appelée « République des avocats », comme la IVè sera celle des« professeurs » (et la cinquième celle des énarques pourrait-on ajouter).

3. Vous voyez un « conflit d’intérêt » dans le fait d’être à la fois parlementaire et avocat, pour des raisons tellement confuses que j’avoue ne rien y comprendre. Les sources que vous citez (et que j’ai lues) n’illustrent en rien votre propos et sont sans rapport avec votre article.

4. Quant à l’affirmation grotesque selon laquelle les avocats auraient intérêt à « complexifier » le droit pour nourrir de futurs contentieux qui les feraient vivre.... que répondre à cela sans s’infantiliser soi-même ?


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