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Commentaire de Roungalashinga

sur Jésus est-il un modèle de paix et d'amour pour l'humanité ?


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Rounga Roungalashinga 11 septembre 2010 12:57

Olivier Bach,
A nous. On va reprendre point par point votre article.

L’Ancien Testament est pourtant le texte fondateur des religions monothéistes où l’on découvre que Dieu a tué des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, à la moindre contestation de son pouvoir.

Encore une fois, quand on parle d’un dieu qui est « ce qui est », on a intérêt à ne pas contester son pouvoir, c’est-à-dire à ne pas aller à l’encontre des lois naturelles, car on se prend le retour de bâton, non par la vengeance d’un être « jaloux » (les Prophètes de leur temps l’ont interprété comme cela), mais par logique immanente. Si on remplace le mot « Dieu » par « lois naturelles universelles », on comprend très bien qu’il n’y a nulle cruauté là-dedans.

Il contient des Lois qui sont plus des appels au meurtre que des règlements permettant à l’humanité de vivre en paix

Cette interprétation est hautement péremptoire et ne suit que d’une analyse dont vous êtes coutumier, qui consiste à ne prendre que des extraits décontextualisés (c’est-à-dire que vous ne dites pas pourquoi celui qui a écrit cela dit cela à ce moment précis). De plus, les Lois de l’Ancien Testament s’adressent uniquement au peuple hébreux, et par conséquent leur but n’est pas de faire vivre l’humanité en paix. Leur seul but est de maintenir une cohésion au sein de ce peuple, et de définir quel comportement adopter pour se conformer à l’ordre naturel. Le message de Jésus s’adressant à l’humanité toute entière, la donne change.

 N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive.

Même chose que tout à l’heure : quand Jésus a une épée devant soi il en condamne strictement l’usage. Par conséquent il est absolument certain qu’il parle d’un « glaive » métaphorique.

Les intentions de Jésus-Christ sont très claires. Il n’aidera que ceux qui lui sont soumis

Jésus ne veut pas qu’on lui soit soumis, mais qu’on lui obéisse comme à un ami. On est soumis à quelqu’un lorsqu’on lui obéit même si l’on juge l’ordre injuste. On obéit à un ami parce qu’on consent intérieurement à ses commandements. C’est là l’essence même du christianisme : obéir à la Loi non pas parce qu’elle est écrite sur le papier, mais parce qu’elle est « gravée dans les coeurs », c’est à dire parce qu’on a compris intérieurement le sens de la Loi.

Il ne suffit pas de l’aimer, il faut l’aimer plus que les autres sous peine de ne pas être digne de lui.

Ca me semble un minimum, mais vous trouvez cela monstrueux. Je pense que si l’on avait demandé à Socrate s’il préférait la Vérité à ses parents ou à ses amis, il aurait répondu par l’affirmative.

« Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche ; on les ramasse et on les jette au feu et ils brûlent.  »
 
C’est cette phrase qui sera utilisée par l’Eglise catholique pour justifier de brûler vifs des hérétiques pendant l’Inquisition.

Ce n’est pas parce que l’Eglise a utilisé cette phrase qu’elle a eu raison. Il n’est pas interit de faire fonctionner son esprit critique et de s’apercevoir qu’il s’agit d’une comparaison (il dit « comme ») : le sarment se dessèche, c’est-à-dire qu’il perd sa vitalité.

Comme Dieu dans l’Ancien Testament, Jésus affirme que ses ennemis doivent être exécutés et même égorgés car il dit à la fin de la Parabole des Mines ( Evangile selon St Luc, 19,27) :
 
« Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les en ma présence. »

Sauf que vous ne dites pas quel est le sens de la parabole des mines, qui éclaire le sens de cette phrase. Car encore une fois on note une contradiction si l’on s’en tient à l’Ecriture. Jamais en effet il n’est raconté qu’on a amené un ennemi de Jésus devant lui pour le tuer. Dans les faits c’est même le contraire.

Or la mort est la conséquence du péché comme l’affirme le Catéchisme de l’Eglise catholique (1008) reprenant ainsi l’Epître aux Romains de Saint Paul (6,23) où il est écrit, « car le salaire du péché, c’est la mort. » :
 
« La mort est conséquence du péché. »

Exact. Je ne vois pas ce qui vous dérange.

En réalité, son objectif est que l’humanité lui soit soumise avec un seul troupeau de brebis et un seul pasteur :
 
« Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connait et que je connais le père, et je dépose ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix ; il y aura un seul troupeau, un seul pasteur... » Saint Jean (10,14-16)

 
Suivre la doctrine de Jésus, c’est vouloir qu’il n’y ait dans le monde qu’un seul troupeau de brebis avec un seul pasteur.

Oui, bien sûr (sauf le mot « soumis » qui est inexact). Encore une fois, je ne vois pas ce qui vous dérange. Si on accepte de croire que la voie du Christ mène au salut, qu’y a-t-il de plus naturel que de vouloir que tout le monde y ait accès ?

En réalité, Jésus ne faisait que s’adresser à ses disciples. Il était loin d’aimer tout le monde.

Puis plus loin :

Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs

Donc il n’aime que ses disciples et ses ennemis. Comme qui n’est pas avec lui est contre lui, alors il aime tout le monde.

Il est utile de rappeler que Benoît XVI a estimé le 9 janvier 2008 que « rarement une civilisation n’a rencontré un si grand esprit, qui sache en accueillir les valeurs et en exalter la richesse intrinsèque » à propos de Saint Augustin.

Et c’est vrai. Et quelques phrases excessives ne suffisent pas à ternir son oeuvre.

Affirmer que l’athéisme compte parmi les faits les plus graves de notre temps n’est-il pas une remise en cause de l’Article 18 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948 :
 
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion... »

Non, ce n’est pas un remise en cause de ce droit. Vous faites un sophisme grossier, car on peut très bien juger qu’il est grave de croire en telle ou telle chose sans pour autant interdire aux autres d’y croire. A plus forte raison si l’Eglise n’a plus le moindre pouvoir pour interdire quoi que ce soit.


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