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Commentaire de HERVE

sur Viktor Bout et les USA, ou Mickey dans Fantasia (7) le rôle de la Roumanie et celui... d'Air France !


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HERVE 14 octobre 2010 13:37


Où l’on retrouve Bouhouche et Beijer ...

http://archives.lesoir.be/diamant-la-justice-belge-est-elle-en-mesure-de_t-20021108-Z0MGAN.html?queryand=+trafiquants+de+diamants+%2CAnvers%2CLe+%ABLibanais%BB+d%27Anvers+r%E9pond+%E0+l%27ONU&firstHit=0&by=10&when=-1&sort=datedesc&pos=0&all=1&nav=1

Diamant La justice belge est-elle en mesure de combattre les trafiquants de diamants qui opéreraient à Anvers ?

Le « Libanais » d’Anvers répond à l’ONU

Des « organisations criminelles » ?

LALLEMAND,ALAIN

Vendredi 8 novembre 2002

Accusé de piller le Congo, la tête du clan libanais Ahmad nie en bloc. La justice belge semble incapable de confirmer ou d’infirmer les accusations de l’ONU.

ALAIN LALLEMAND

Schupstraat nº15, le coeur du quartier diamantaire anversois. Dans les locaux d’Asa Diam, la tête du « clan » Ahmad, Ali Saïd Ahmad, nous reçoit sans chaleur, et pour cause : depuis la mi-octobre, ses sociétés sont officiellement accusées, par un panel d’experts des Nations unies, de participer au pillage des ressources naturelles du Congo (lire ci-contre). On le dit proche des milices chiites libanaises, le groupe Amal, le Hezbollah. Il nie tout sauf que, désormais, les banques se méfient de lui, le privent de facilités.

Derrière ses verres fumés - souvenir de l’attaque dont il fut victime en 1989 de la part de l’ex-gendarme Madani Bouhouche, et dans laquelle il perdit un oeil -, le maître des lieux a la mine sombre. C’est comme cela depuis le 11 septembre 2001, dit-il. Avec ces accusations qui lient le diamant à Al-Qaïda, au terrorisme islamique. Ça n’a pas de sens : le diamant, c’est un milieu de professionnel, où tout le monde se connaît. Moi, je suis là depuis 1975...

Au crédit d’Ali Saïd Ahmad, une évidence : jamais la police belge ou le Haut conseil du diamant (HRD) n’ont pu confirmer, de manière ferme, les accusations portées contre ce diamantaire d’origine libanaise naturalisé belge. Pourtant, le HRD connaît depuis plusieurs mois la nature des accusations que les experts des Nations unies s’apprêtaient à couler dans leur rapport final. Et le clan Ahmad, convoqué par le HRD, s’est expliqué devant cette instance professionnelle. Leurs explications n’étaient pas non-crédibles, nous dit prudemment un employé du HRD, et les Nations unies n’ont jamais fourni de preuve.

Pourtant, Ali Saïd Ahmadest dans le collimateur des Belges bien avant les accusations des Nations unies. Bien avant le 11 septembre 2001, le service belge de renseignement militaire (SGR) évoquait lui aussi la « fausse monnaie », le « blanchiment », les liens chiites... (lire ci-contre). Alors ?

Comment les Nations unies peuvent-elles parler d’« organisations criminelles » ?, lance Ali Saïd. Les liens avec le terrorisme moyen-oriental ? Ce sont des foutaises ! Si je faisais du blanchiment, je ne serais pas ici, mais en prison. Nous sommes actifs dans l’immobilier, c’est vrai. Mais nous n’avons pas de relation avec le groupe Amal, nous n’avons pas de relation avec Nabih Berri. Je le souhaiterais, parce qu’alors je serais un homme riche... Foutaise également que nous aurions géré leur argent.

Les militaires belges suspectent Ali Saïd Ahmad d’avoir été en affaires avec le marchand d’armes Jacobus Witteveen. Même démenti : Je ne l’ai jamais rencontré, ne le connais pas. Si j’ai acheté des avions, où sont-ils ?

La famille Ahmad possède quatre sociétés en Belgique, dont trois sont actives dans le diamant : Triple A Diamonds, Sierra Gem (épinglées toutes deux par les experts de l’ONU) et Ahmad Diamond.La quatrième, Asa Diam, s’occupe d’exports de nourriture et textiles vers l’Afrique (Tanzanie, Zambie, Congo, Angola). Ali Saïd peut-il nier l’accusation selon laquelle il aurait acheté 150 millions de dollars de diamants au Congo ? Cela, il s’en garde : les trois sociétés diamantaires achètent au Congo. Mais les achats arrivent officiellement, de Kinshasa à Zaventem puis Anvers, via des vendeurs installés au Congo et titulaires de licences.

Bref : la bouteille à encre. Qui trompe qui ? Et la justice belge est-elle capable, elle, d’y voir plus loin ? Jeudi après-midi, le sénateur Agalev Michiel Maertens posait une question orale au ministre de la justice, Marc Verwilghen : le Parquet d’Anvers a affirmé ne pas disposer d’assez de personnel pour traiter les dossiers levés par l’ONU. Et ce 28 octobre, le Procureur général d’Anvers a même affirmé que les « diamants du sang » n’étaient pas une priorité... Si le ministre Verwilghen approuve les déclarations défaitistes du Parquet, n’est-ce pas contraire à toutes les orientations prises par les Nations unies (et par-delà, contraire aux intérêts du secteur diamantaire anversois) ? Quelles instructions ont été données aux enquêteurs belges en la matière lorsqu’on sait que des personnages clés présumés du trafic de diamant (comme Sanjivan Ruprah) ont été interceptés chez nous, relâchés, arrêtés à nouveau à l’étranger et circulent désormais librement en Belgique ? La Belgique, ce mardi encore au sommet d’Interlaken, en Suisse, ne s’est-elle pas engagée fermement contre les « diamants de la guerre » ?·

Des « organisations criminelles » ?

Les groupes d’experts des Nations unies sur l’exploitation illégale des ressources naturelles de la République du Congo affirmaient dans leur rapport final, diffusé ce 16 octobre :

Le Groupe d’experts possède des documents indiquant que trois « clans » d’origine libanaise qui exploitaient des entreprises autorisées à faire le commerce de diamants à Anvers ont acheté, en 2001, des diamants en provenance de la République démocratique du Congo d’une valeur de 150 millions de dollars, en passant directement par Kinshasa ou par des comptoirs établis en République démocratique du Congo. Ces trois clans Ahmad, Nassour et Khanafer sont des organisations criminelles distinctes qui opèrent à l’échelle internationale. Leurs activités, qui comportent notamment la contrefaçon, le blanchiment d’argent et la contrebande de diamants, sont bien connues des services de renseignements et de police. Selon plusieurs sources crédibles, ces clans entretiennent également des liens avec le groupe Amal et le Hezbollah. Certaines sociétés qui leur sont associées sont Sierra Gem Diamonds, Asa Diam, Triple A Diamond et Echogem. Un groupe lié à ces clans fournit des faux dollars à d’anciens généraux de l’ère du Président Mobutu, qui tentent de renverser le Gouvernement de la République démocratique du Congo.

En 2000, un rapport confidentiel du SGR (renseignement militaire belge) sur le rôle de la Belgique dans le trafic de diamant angolais affirmait notamment :

La famille Nassour a des liens familiaux (par mariage) avec la famille Ahmad. Ces deux familles, avec le Libanais Kanaffer, ont été mises en relation avec l’impression de fausse monnaie. La famille Ahmad aurait, via ses contacts avec Amal, disposé de grandes facilités au Liban (...) En contrepartie ils gèrent l’argent d’Amal et de Nabih Berri.·


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