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Commentaire de L’Ankou

sur L'athéisme, un danger pour l'humanité ?


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L’Ankou 5 novembre 2010 16:58

A Emile Red,

Vous dites « Si un athée nie l’existence des dieux mais change quand on lui présente une preuve de l’existence des dieux c’est qu’il doute, il n’est donc pas athée mais agnostique. » Puis : « L’athée n’intègre pas le concept de religion ou de dieu »

Athée moi-même, j’admets mal que vous puissiez nous présenter comme capables de refuser une preuve. La problématique est probablement mal posée puisque nous savons tous que les preuves sont impossibles en la matière. C’est même l’avis de beaucoup de croyants, pour qui croire sans preuve ou en sachant la preuve impossible est l’essence même et la beauté de la Foi.

Toujours est-il que si cette preuve existait et nous était présentée, ce que nous ferions en refusant même de l’examiner serait un acte de préjugé, un a priori, l’effet, précisément, d’un « dogmatisme athée ». Si, comme je le fais moi-même, nous refusons toute forme de dogme et de sacralisation d’une vérité a priori, nous devons garder l’esprit assez ouvert pour examiner librement ce qui nous sera présenté comme preuve de l’existence de Dieu. Ce faisant, nous ne prenons aucun risque, tout en restant cohérents avec une posture libre-exaministe (qui n’a donc plus rien d’un dogme).

En quoi, donc, me sens-je différent des agnostiques ? Probablement en ce que l’agnostique supporte l’idée de plusieurs représentations possibles du réel. L’athée, lui, entretient une suspicion épidermique vis à vis des religions : il sait combien les représentations du monde fondées sur le magique, le sacré, l’arrière monde au sens d’Onfray, nourrissent des pouvoirs, des peurs, des négations du réel, des charlatanismes et des escroqueries, des fanatismes et des superstitions. Il les refuse. Cela provient peut-être plus de l’étude du fait religieux plus que du dieu lui-même. Le fait religieux repose sur une conjonction de facteurs psychologiques, politiques, économiques, historiques, sociaux. Un connaissance même partielle des motifs qui ont fait le succès de telle ou telle religion, condamnant tant d’autres cultes possibles à l’oubli, suffit à rendre toute forme de sacré suspecte. Pour ma part, c’est un élément déterminant dans mon refus des « vérités » qu’il faudrait admettre et reconnaître comme incontestable au seul motif qu’elles seraient révélées directement par un dieu...

Mais précisément, c’est bien les vérités non assorties de preuves qui s’insupportent, et non l’idée qu’une preuve puisse m’être apportée...

Bon, j’ai bien conscience de chipoter sur des nuances, et je suis bien certain que nous sommes d’accord sur le fond. Je ne voudrais juste pas que l’athéisme passe pour autre chose qu’une ouverture d’esprit.

Bien à vous,

L’Ankou


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