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Commentaire de Moumoune

sur Bobos, cocos : même combat ?


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Moumoune (---.---.180.59) 2 janvier 2007 22:44

La bêtise n’étant l’apanage ni des prolétaires, ni des bourgeois, je ne résiste pas à coller ici la chanson de Renaud « Hexagone », d’avant qu’il ne devienne un vieux con sans intérêt.

Ils s’embrassent au mois de Janvier / car une nouvelle année commence / mais depuis des éternités / l’a pas tell’ment changé la France / Passent les jours et les semaines / y a qu’le décor qui évolue / la mentalité est la même : / tous des tocards, tous des faux culs /

Ils sont pas lourds, en février, / à se souvenir de Charonne, / des matraqueurs assermentés / qui fignolèrent leur besogne, / la France est un pays de flics, / à tous les coins d’rue y’en a 100, / pour faire règner l’ordre public / ils assassinent impunément. /

Quand on exécute au mois d’mars, / de l’autr’ côté des Pyrénées, / un arnachiste du Pays basque, / pour lui apprendre à s’révolter, / ils crient, ils pleurent et ils s’indignent / de cette immonde mise à mort, / mais ils oublient qu’la guillotine / chez nous aussi fonctionne encore. /

Etre né sous l’signe de l’hexagone, / c’est pas c’qu’on fait d’mieux en c’moment, / et le roi des cons, sur son trône, / j’parierai pas qu’il est all’mand. /

On leur a dit, au mois d’avril, / à la télé, dans les journaux, / de pas se découvrir d’un fil, / que l’printemps c’était pour bientôt, / les vieux principes du seizième siècle, / et les vieilles traditions débiles, / ils les appliquent tous à la lettre, / y m’font pitié ces imbéciles. /

Ils se souviennent, au mois de mai, / d’un sang qui coula rouge et noir, / d’une révolution manquée / qui faillit renverser l’Histoire, / j’me souviens surtout d’ces moutons,/ effrayés par la Liberté, / s’en allant voter par millions/ pour l’ordre et la sécurité.

Ils commémorent au mois de juin / un débarquement d’Normandie, / ils pensent au brave soldat ricain / qu’est v’nu se faire tuer loin d’chez lui, / ils oublient qu’à l’abri des bombes, / les Francais criaient « Vive Pétain », / qu’ils étaient bien planqués à Londres, / qu’y avait pas beaucoup d’Jean Moulin. /

Etre né sous l’signe de l’hexagone, / c’est pas la gloire, en vérité, / et le roi des cons, sur son trône, / me dites pas qu’il est portugais. /

Ils font la fête au mois d’juillet, / en souv’nir d’une révolution, / qui n’a jamais éliminé / la misère et l’exploitation, / ils s’abreuvent de bals populaires, / d’feux d’artifice et de flonflons, / ils pensent oublier dans la bière / qu’ils sont gourvernés comme des pions. /

Au mois d’août c’est la liberté, / après une longue année d’usine, / ils crient : « Vive les congés payés », / ils oublient un peu la machine, / en Espagne, en Grèce ou en France, / ils vont polluer toutes les plages, / et par leur unique présence, / abîmer tous les paysages. /

Lorsqu’en septembre on assassine, / un peuple et une liberté, / au cœur de l’Amérique latine, / ils sont pas nombreux à gueuler, / un ambassadeur se ramène, / bras ouverts il est accueilli, / le fascisme c’est la gangrène / à Santiago comme à Paris. /

Etre né sous l’signe de l’hexagone, / c’est vraiment pas une sinécure, / et le roi des cons, sur son trône, / il est français, ça j’en suis sûr. /

Finies les vendanges en octobre, / le raisin fermente en tonneaux,/ ils sont très fiers de leurs vignobles, / leurs « Côtes-du-Rhône » et leurs « Bordeaux », / ils exportent le sang de la terre / un peu partout à l’étranger, / leur pinard et leur camenbert / c’est leur seule gloire à ces tarrés. /

En Novembre, au salon d’l’auto, / ils vont admirer par milliers / l’dernier modèle de chez Peugeot, / qu’ils pourront jamais se payer, / la bagnole, la télé, l’tiercé, / c’est l’opium du peuple de France, / lui supprimer c’est le tuer, / c’est une drogue à accoutumance. /

En décembre c’est l’apothéose, / la grande bouffe et les p’tits cadeaux, / ils sont toujours aussi moroses, / mais y a d’la joie dans les ghettos, / la Terre peut s’arrêter d’tourner, / ils rat’ront pas leur réveillon ; / moi j’voudrais tous les voir crever, / étouffés de dinde aux marrons. /

Etre né sous l’signe de l’hexagone, / on peut pas dire qu’ca soit bandant / si l’roi des cons perdait son trône, / y aurait 50 millions de prétendants. /


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