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Commentaire de epapel

sur Les leçons de la pénurie d'essence


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epapel epapel 14 décembre 2010 22:03

Face un problème qui n’a pas encore produit ses effets, une majorité d’individus choisira quoiqu’il arrive l’option la plus optimiste et opposera toujours une voie sortie possible sans fournir d’effort, seule une réalité définitivement réfractaire peut leur faire prendre conscience de ce qui se joue (je pense aux pêcheurs français de thon rouge par exemple).

Ceci dit, la pénurie durant le blocage de la rentrée n’est absolument pas représentative de ce que sera la situation après le pic pétrolier. Les stations service ne seront pas vides et il n’y aura pas de pénurie ni de files d’attente mais seulement des gens qui n’auront pas les moyens d’acheter tout le carburant qu’ils souhaitent à cause de prix trop élevés.

Pour poursuivre ses activités, la population concernée de plus en plus nombreuse au fil des ans devra simplement s’organiser autrement et trouver des palliatifs essentiellement fondés sur une utilisation plus efficace de l’énergie, par exemple :
- isoler son logement et baisser le thermomètre
- rouler moins vite et partager son véhicule
- utiliser des véhicules plus économes
- remplacer la viande par des protéines végétales
- ne pas se déplacer inutilement (pour des loisirs par exemple)
...

Ces simples mesures comportementales permettent de faire face au problème pendant plusieurs décades. Dans le même temps, les avancées technologiques et les mesures structurelles permettront de tenir plusieurs décades supplémentaires. Il faut savoir qu’appliquées de façon générale et ordonnée ces mesures permettent de supporter une division par deux de la consommation énergétique sans remettre fondamentalement en cause la qualité de vie et est réalisable d’ici 2050 - selon une étude EDF- c’est à compatible d’un déclin de l’offre pétrolière à compter de 2015.

En revanche certaines activités tout en perdurant ne seront plus des activités de masse car inaccessibles au plus grand nombre : tourisme, sports d’hiver, transport aérien notamment. C’est pourquoi il est totalement absurde de persister à investir dans les équipements correspondants car ils ne seront jamais rentabilisés (autoroutes, aéroports, hôtellerie,...) , cette persistance montre à quel point est grande la cécité des décideurs.

Les secteurs associés à ces activités seront en décroissance et les gens devront se reconvertir, mais ça n’a aucune importance car elles seront remplacés par d’autres mieux adaptés au nouveaux besoins, nécessitant plus de main-d’œuvre et beaucoup plus difficiles à délocaliser.

A l’horizon d’une génération ou deux, ça ne sera pas le bonheur économique mais pas le malheur non plus sauf si certaines nations sont assez puissantes pour imposer le caractère non négociable de leur mode de vie actuel et laissent aux autres une part insuffisante pour qu’ils aient le temps de s’adapter.


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