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Commentaire de Abou Antoun

sur A propos de « Discours sur l'origine de l'univers » de Etienne Klein


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Abou Antoun Abou Antoun 26 décembre 2010 22:33

Voici un article très intéressant, même s’il n’est pas d’une lecture très facile.
Il est assez représentatif des réflexions que peuvent produire les chercheurs en I.A. toujours tentés par le rapprochement entre les êtres vivants et les machines ’pensantes’.
Il est vrai que l’animal a des aspects ’mécaniques’ et que certains concepts peuvent s’appliquer aussi bien à des machines qu’à des êtres vivants.
Le concept de ’système cognitif’ en particulier est unificateur.
Toutefois la question se pose de savoir jusqu’où on peut faire des parallèles et où les arrêter.
Tout au long de cet article on voit les systèmes cognitifs agir comme des systèmes isolés (cette particularité fait d’ailleurs partie de leur définition).
L’enrichissement de la base des connaissances se fait par le système d’E/S et un processus d’intégration des faits nouveaux par un programme prédéfini (par qui ?).
L’auteur parle du langage comme moyen de ’mettre les connaissances en réseau’ mais n’étudie pas les réseaux pour eux-mêmes en tant qu’objets.
Or quand on parle de vivant il faut bien passer de l’individu au groupe et du groupe à l’ensemble de groupe, avec des connexions plus ou moins fortes. Les unités, en quelque sorte les ’sociétés’ ne font ici l’objet d’aucune étude particulière.
Tout se passe comme si la connaissance, la conscience de soi, étaient le résultat d’expériences plus ou moins fortuites. Ce n’est pour l’espèce humaine que partiellement le cas et fort heureusement. La base des connaissances communes d’un individu à l’autre ne passe pas chez les ’systèmes cognitifs humains’ par des expériences individuelles mais par une transmission organisée du savoir, qui fait que le réseau considéré comme un système cognitif dans un ensemble (et donc non délimité dans l’espace et ne répondant pas à la définition donnée au début) possède un représentation propre du monde externe dont il peut déléguer une partie à chaque individu. Cet état de choses est ignoré, je veux dire groupe en tant que système cognitif d’une part et rapport de l’individu au groupe d’autre part. Il n’existe pour l’heure aucun équivalent mécanique de ces notions. L’homme a un conscient et un inconscient collectifs que n’a encore aucun groupe de robots aussi évolué soient-ils.
On trouve certaines affirmations péremptoires discutables comme « La conscience supérieure ne se manifeste dans le règne animal, en dehors des humains, que par courts instants. » qui ne peut que refléter une méconnaissance du monde animal.
Je ne partage pas le point de vue exprimé sur les mathématiques :"La même réserve doit être faite à propos des mathématiques. On croit généralement qu’elles peuvent permettre au cerveau de s’affranchir des réalités immédiates pour concevoir et modéliser des univers totalement à l’écart des observations expérimentales, bien que néanmoins susceptibles d’exister. Mais à la suite de quelles expériences vitales les cerveaux humains auraient-ils acquis la capacité de le faire ? Les mathématiques, même les plus élaborées, restent encore empreintes des limites ayant marqué les premières opérations de dénombrement et de mesure dans le monde animal.Elles sont liées aux architectures neuronales sélectionnées par l’évolution pour permettre leur reproduction." mais j’avoue être dans la difficulté d’apporter ici un argumentaire opposé qui, de toute façon serait partiellement hors-sujet.
Bref, cela n’empêche pas cet article d’être de grande qualité et de relever le niveau du débat sur Agoravox.


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