Oui, d’autant que le taux d’intérêt légal pour 2010 est à 0,65%. Pour le retrouver aussi bas il faut remonter à 1752 et au règne de Louis XV.
D’ailleurs on remarquera certaines similitudes frappantes avec la situation actuelle. A l’époque le déficit du royaume s’élevait à 100 millions de livres, et pour le combler on décida - avec raison - de soumettre les privilégiés à l’impôt (noblesse et clergé). C’est un certain Machault d’Arnouville, contrôleur général des finances, l’équivalent de notre Christine Lagarde, qui fut chargé de créer « le vingtième », destiné à prélever 5% des revenus.
Et évidement, comme aujourd’hui, les riches refusèrent de s’acquitter de l’impôt.
Dans l’urgence, pour renflouer les caisses, Louis XV dû faire appel à l’emprunt. En 1752 on n’évaluait pas la crédibilité d’une signature via des agences de notations (et des triples A) mais on se fiait à la bonne mine et à la parole du souverain. Les banquiers de Londres, Paris et Amsterdam accordèrent donc à la France des crédits à des taux imbattables, proches de ceux que nous connaissons aujourd’hui. La dolce vita pouvait continuer, comme dirait Sarkozy.
Je suppose que vous connaissez la suite. A force de s’endetter, sans rentrées d’impôts, il fallut un jour rembourser. Sauf qu’en 1789 le peuple, le Tiers-Etat écrasé de charges, refusa de payer une fois de plus. C’était le début de la révolution Française.