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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Les religions sont-elles vouées à disparaître ? (1ère partie)


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 2 mars 2011 16:30

 « Spinoza, qui était irréligieux sans être athée »


Formule intéressante mais ambiguë : le Dieu de Spinoza est la nature immanente entant qu’auto-productrice (nature naturante) d’elle même (nature naturée). En cela il est tout le contraire d’un dieu sauveur et aimant : il ne poursuit aucune finalité, il n’aime, ne promet et ne menace personne (soi-disant toujours par amour). Il ne connait aucune morale et n’a aucune volonté transcendante. Il est entièrement et mécaniquement déterminé par des causes naturelles que l’on peut connaitre et ne délivre aucun message. 

Ce dieu est un anti-dieu, c’est en cela qu’il nous libère de la crainte et nous enjoint de ne rechercher que la joie humaine dans le désir actif que la connaissance de la nature peut seule rendre possible. Il nous fait renoncer à toute religion et à toute espérance divine. En cela en effet il est anti-religieux et nous permet de refuser toute soumission à un pouvoir surnaturel et mystérieux.

Les églises (chrétiennes et juive) ne se sont pas trompées, à l’époque, en considérant que la philosophie de Spinoza conduisait à une forme d’athéisme : celle d’un panthéisme débarrassé de toute espèce de culte collectif et ritualisé au profit de la seule philosophie rationnelle.

Un dieu anti-religieux (la nature) et un anti-dieu surnaturel immanent sont une seule et même chose.

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