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Commentaire de Kalki

sur Nucléaire, H1N1, climat… bientôt l'apocalypse


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Kalki Kalki 16 mars 2011 12:33

La Stratégie du choc, la montée d’un capitalisme du désastre (The Shock Doctrine : The Rise of Disaster Capitalism) est un essai socio-politique altermondialiste publié en 2007 par la journaliste canadienne Naomi Klein, également auteure de No Logo.

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Strat%C3%A9gie_du_choc

Après une préface où elle expose les différents points de son argumentation, le premier chapitre porte sur la torture et plus particulièrement sur les expériences de lavage de cerveau effectuées par Donald Ewen Cameron, financées par la CIA. Ces recherches avaient pour objectif de détruire la personnalité du sujet, en lui administrant des chocs divers (substances chimiques, électrochocs), dans le but d’obtenir une « page blanche » sur laquelle on pourrait écrire une nouvelle personnalité.

S’appuyant sur d’importantes recherches documentaires[1], Naomi Klein soutient que de la même manière, des désastres (catastrophes naturelles, changements de régimes), qui conduisent à des chocs psychologiques, permettent aux chantres du capitalisme d’appliquer la doctrine de l’école de Chicago dont Milton Friedman est l’un des représentants les plus connus. Ils imposeraient à l’occasion des désastres des réformes économiques que Naomi Klein qualifie d’ultra-libérales telles que la privatisation de l’énergie ou de la sécurité sociale. De telles réformes n’étant pas possibles sans crise.

Naomi Klein utilise comme exemples de sa thèse les dictatures de Pinochet au Chili, de Soeharto en Indonésie et d’autres dictatures d’Amérique du Sud en général avec le lot de tortures qui les accompagnent. Le cas de la Bolivie, où les réformes ont été conduites en déportant temporairement les responsables de gauche, est aussi décrit. L’auteur évoque aussi les libéralisations qui ont suivi la chute du bloc de l’Est en Pologne et en Russie au début des années 1990, le gouvernement de Margaret Thatcher au Royaume-Uni, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Les politiques qui ont été pratiquées aux États-Unis depuis 1990, mais plus particulièrement sous l’administration Bush, sont particulièrement visées, notamment la privatisation progressive de la sécurité aux États-Unis. Cela la conduit à s’intéresser à la gestion de la guerre en Irak[2]. Pour elle, on assiste depuis 2001 à l’émergence d’une industrie de la sécurité intérieure, les attentats du 11 septembre ayant été utilisés comme un choc « utile ».

L’auteur cite en particulier à l’appui de sa thèse les réformes suivantes :

Elle estime que dans différents endroits du monde, l’application des théories de Milton Friedman conduit à la division des villes en deux zones, comme à Bagdad, La Nouvelle-Orléans ou Beyrouth[3] :

Naomi Klein soutient également deux contradictions importantes dans les théories de l’école de Chicago, telles qu’elles furent appliquées dans ces pays :

  • selon ses promoteurs, le néo-libéralisme garantit une plus grande richesse d’une économie et, par percolation, un accroissement de la prospérité individuelle. Selon elle, et dans les exemples étudiés, ce n’est jamais le cas tant qu’une politique de redistribution, contraire à la théorie de Friedman, n’est pas menée ;
  • toujours selon certains de ses promoteurs, démocratie et néo-libéralisme se soutiennent l’un l’autre[4]. Or, selon Naomi Klein, l’imposition de politiques néo-libérales ne s’est jamais produite sans coup d’État, élimination temporaire ou définitive (exécutions) de l’opposition, ou l’imposition d’un état d’urgence, ou de politique vaudou (application par une nouvelle majorité d’une politique strictement contraire aux promesses de campagne).

Naomi Klein préfère parler de « corporatisme » pour désigner la nouvelle forme de capitalisme qu’elle décrit. Les politiques dites « néo-libérales » ne sont pas si libérales que cela, puisqu’elles nécessitent une intervention étatique importante afin d’assurer « la concurrence libre et non faussée » contre la tendance des entreprises à former des oligopoles et le respect de la propriété privée des grandes entreprises malgré leur impopularité. À la page 26 de l’édition française, N. Klein écrit : « Le mot qui convient le mieux pour désigner un système qui gomme les frontières entre le Gouvernement avec un G majuscule et l’Entreprise avec un E majuscule n’est ni « libéral », ni « conservateur », ni « capitaliste ». Ce serait plutôt « corporatiste ». »


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