@ jeanclaude
Oui c’est, comme vous dites, »un
anachronisme d’affirmer que Dieu appelle au meurtre ». C’est pourquoi, dès ma
première réponse j’ai reconnu mon erreur d’il y a 10 ans et aussitôt corrigé :
ce que je trouve intolérable, dans la position
de l’église de Benoît XVI c’est qu’elle demande de croire que Dieu a appelé au meurtre (et même à un
meurtre particulièrement épouvantable qu’on appelle génocide).
Il n’y aura jamais de paix sur la terre tant
qu’une aussi odieuse croyance ne sera pas éliminée de la tête des croyants car
il s’en trouvera forcément, parmi eux, pour actualiser l’appel et passer à
l’acte.
Reconnaissez que le prétendu génocide des
cananéens « selon la volonté de Dieu » est le plus important et que
l’époque et le contexte historique où Dieu aurait appelé à le réaliser est
secondaire.
Très logiquement les fanatiques penseront que si
un tel massacre (parmi beaucoup d’autres) a paru juste et nécessaire à Dieu
(parfait de toute éternité) à une certaine époque il pourrait bien s’en trouver
de semblables tout aussi justes et nécessaires à notre époque.
C’est très précisément ce qui se passe.
Qu’après Jésus les Pères de l’église aient
solennellement affirmé que de telles horreurs ne sont plus commandées par Dieu est
très insuffisant,
car c’est seulement le secondaire (la possibilité durable de « justes »
massacres voulus par Dieu) qui est rejeté et non pas le pire : la prétendue nature
criminogène de Dieu « quand elle est nécessaire » ;
Que Benoît XVI ait réanimé cette ambiguïté,
cette croyance dans « l’ancienne » nature criminogène de Dieu "qui
a évolué depuis" c’est ça qui est insupportable aujourd’hui.
Oui, comme vous dites »le christianisme est
une religion fondamentalement historique" et="et" pour="pour" elle="elle" peut="peut" encore="encore" corriger="corriger" ses="ses" erreurs="erreurs" les="les" plus="plus">
Elle doit le faire, et proclamer solennellement
que, contrairement
à ce qu’elle a enseigné depuis 2000 ans il faut croire maintenant que DIEU
N’A JAMAIS APPELÉ A COMMETTRE DES CRIMES.
Tant que cette proclamation claire n’aura pas
été prononcée par les plus hautes autorités du christianisme, tout
particulièrement du catholicisme, ce que vous appelez "la rupture avec
Jésus" ne sera pas réelle. Et les institutions chrétiennes seront
responsables,
au moins partiellement et indirectement, des nouvelles violences, présentes et
futures, commises au nom de Dieu.
Et, le temps passant, elles seront de plus en
plus directement responsables.
D’une certaine manière on pourrait prétendre que
l’islam, qui alimente toujours directement la criminalité religieuse par sa
conception originelle de Dieu est « moins » responsable que le
christianisme… parce que l’islam n’a pas eu un prophète semblable à Jésus pour
remplacer cette conception par une autre, pacifique et pacifiante.
Je ne m’enferme pas dans ce dernier raisonnement
et j’insiste surtout sur ceci : le christianisme doit aider les musulmans pacifiques
à rejeter leur conception criminogène. Il ne peut le faire qu’en clarifiant sa
propre conecption : en rejetant fermement sa croyance et sa justification d’une
prétendue « bonne » violence prétendument « voulue par Dieu »
mais qu’il faudrait « bien situer et bien interpréter ».
complètement - enseigné à l’école
laïque. Prenez les devants et exigez rapidement, avec vos frères croyants, la
désacralisation et le rejet de la conception religieuse criminogène.
A ce sujet je vous rappelle la bonne nouvelle
que je vous ai déjà indiquée plus haut : des chrétiens sont de plus en plus
nombreux à accepter la réalité du problème posé ici, à accepter d’y réfléchir.
Et c’est ainsi que, par exemple, le site Culture et Foi a reproduit dans sa
rubrique « textes critiques », y a quelques mois, mon article
« Contre la violence religieuse pourquoi si peu d’exigence ? ». Je vous
rappelle que vous y avez accès ici :
http://www.culture-et-foi.com/critique/pierre_regnier.htm